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RDC : Avant le dialogue égal après le dialogue: Edem Kodjo au pied du mur

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RDC : Avant le dialogue égal après le dialogue: Edem Kodjo au pied du mur

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La machine demeure grippée

Le dialogue politique national censé résoudre la crise politique qui secoue le pays depuis les élections du 28 Novembre 2011 est au point mort depuis vendredi dernier.

D’après certaines indiscrétions, la machine conduite par le facilitateur togolais, Edem Kodjo connait une panne sèche à partir du moment où le projet d’accord politique distribué aux participants à ce forum  divise les conférenciers étant donné que dans  ce draft, il ne pas mentionné la date fixe pour le prochain scrutin présidentiel. Pas un mot non plus sur l’avenir du président sortant dont le mandat expire le 19 décembre 2106, conformément à la Constitution.

Dos au mur, l’ancien premier ministre togolais a entamé des consultations avec différents courants politiques y compris les diplomates, les organisations de la société civile, les confessions religieuses…. Pour trouver un large consensus et l’inclusivité des parties prenantes au processus.

Lundi dernier, l’homme d’Etat togolais a échangé avec les diplomates occidentaux accrédités en RDC ainsi qu’une délégation de la Conférence Episcopale nationale du Congo(CENCO) conduite par son président, Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani. L’objectif était de parvenir à un large consensus en vue d’un dialogue véritablement inclusif capable de sortir le pays du bourbier dans lequel il se trouve englouti.

Hier mardi 27 septembre , l’ancien secrétaire Général de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA) a échangé avec les représentants de l’Eglise du Christ au Congo(ECC)avec qui, il a fait le point sur les consultations en cours en vue de parvenir à la signature d’un Accord politique devant sanctionner le forum de la cité de l’Union Africaine dans la commune de Ngaliema. Cet accord politique doit, selon ce que  souhaite l’Eglise catholique romaine de la RDC, laisser une porte ouverte à  ceux qui pourraient venir après.

Risque d’amplification de la crise faute d’inclusivité

Au regard de cette situation, il y a fort à craindre que la crise ne s’amplifie.  Il est regrettable de constater que le dialogue de la cité de l’UA se tient par défis sans tenir compte des forces politiques de l’opposition les plus représentatives au sein des populations congolaises.

Certaines organisations de la société civile comme la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’homme(VSV) redoute de voir ce forum accoucher d’une souris  avec des recommandations qui ne pourraient aboutir sur des conclusions et un compromis politique non opposables à tous,  consacrant de la sorte le principe selon lequel avant le dialogue égale après le dialogue.

Ceci étant, la VSV et d’autres associations telles que l’Eglise catholique, la Nouvelle Société civile du Congo(NSCC)… ont été amené à suspendre leur participation au dialogue et ont demandé au facilitateur, Edem Kodjo de suspendre les travaux de ce forum en attendant une volonté politique réelle des acteurs politiques congolais en général et de la Majorité Présidentielle en particulier  en vue d’œuvrer pour une décrispation politique effective avant l’organisation des élections régulières, crédibles et apaisées en RDC dans le délai constitutionnel.

Credo de la VSV   

La VSV  constate avec regret le fait que depuis le début du dialogue politique, très peu d’efforts ont été fournis pour privilégier l’inclusivité dudit dialogue en vue de favoriser la paix, la concorde et la réconciliation nationale en RDC.

Pour l’ONGDH, le manque d’inclusivité a un lien avec les tueries des civils et policiers, les enlèvements, les disparitions, les actes de torture, les pillages, la destruction des biens publics et privés et autres actes de vandalisme enregistrés en date des 19 et 20 septembre dernier.

Elle prie le  facilitateur Edem Kodjo à suspendre les travaux du dialogue national jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé entre la Majorité Présidentielle et l’opposition politique dont le Rassemblement des Forces sociales et politiques non présentes aux assises du dialogue de la cité de l’UA.

Nécessité depuis
janvier 2016

En effet, la nécessité d’un dialogue politique national et inclusif a été ressentie au sein de la classe politique congolaise depuis quelques années, dans le souci d’améliorer le processus électoral, de régler les contradictions en résultant et de prévenir les crises politiques pouvant en découler. Ce besoin légitime a fait son bonhomme de chemin à partir des demandes des leaders aussi bien de l’opposition politique dont Etienne Tshisekedi à travers sa feuille de route du 15 février 2015, que de la Majorité présidentielle.

C’est dans ce cadre également que, depuis janvier 2016, la Commission de l’Union Africaine(UA) a engagé des consultations avec les parties congolaises en vue de lancer le processus du dialogue. A travers le communiqué du 14 janvier 2016, la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, a désigné Edem Kodjo comme facilitateur du dialogue en RDC.

Quelques semaines plus tard, le 30 mars 2016, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution 2277 dans laquelle elle a exprimé son appui à la décision prise par l’UA d’engager les consultations et a demandé à toutes les parties prenantes congolaises de coopérer avec l’UA à cet égard.

Suite à une réunion tenue à Addis Abéba, le 1er juin 2016, l’UA a décidé d’établir un Groupe de soutien à la Facilitation, composé de l’UA, de l’ONU, de l’Union Européenne(UE), de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de la Conférence Internationale de la Région des grands Lacs (CIRGL) et de la Communauté  de développement de l’Afrique Australe(SADC).

Respect des délais constitutionnels

Dans deux communiqués conjoints du 16 février et du 6 juin 2016, l’UA, l’ONU, l’Ue et l’OIF ont réaffirmé leur soutien à la facilitation dans le cadre de leur engagement d’aider la RDC à consolider les acquis enregistrés au cours de la décennie écoulée.

Elles ont souligné l’importance capitale de la tenue et de la réussite du dialogue  politique inclusif afin de permettre l’organisation, dans le cadre de la Constitution congolaise et le respect des délais constitutionnels, d’élections libres, régulières, transparentes et crédibles.

Chose étonnante, le projet de l’Accord Politique proposé par le facilitateur et  distribué aux participants  viole la constitution et l’esprit de la Résolution 2277 qui oblige l’organisation des élections dans le délai.

Par Godé Kalonji

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