Une des conséquence des tensions politiques en RDC : L’année scolaire 2016-2017 menacée
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La rentrée scolaire 2016-2017 annoncée par le ministère de l’enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la nouvelle citoyenneté en date du 05 septembre 2016 tarde à devenir effective, les élèves ayant du mal à reprendre le chemin de l’école. Les tensions politiques qui gagnent le pays, particulièrement la capitale Kinshasa, seraient à la base de cette situation. A Kinshasa, les forces combattantes campent dans les principales artères.
Les parents d’élèves en République Démocratique du Congo, près de 11 ans après la promulgation de la Constitution en vigueur, continuent à prendre en charge les enseignants alors que cette Constitution décrète la gratuité pour l’enseignement primaire sur toute l’étendue du territoire national.
Cette réalité demeure encore un rêve pour la ville province de Kinshasa et d’autres provinces où les parents doivent se démener pour payer les enseignants de l’école primaire. Cette pratique existe depuis belle lurette et elle a pris de l’ampleur au cours des années 1990.
L’année scolaire 1993-1994 avait failli être déclarée blanche après la décision prise par le gouvernement de l’époque de ne plus payer les primes et salaires des enseignants. Cette année scolaire avait été sauvée grâce à un compris trouvé entre les associations des parents d’élèves du Congo et les syndicats nationaux des enseignants (Synecat et Syeco). Malgré cette entente entre les 2 parties, les parents peinent puisque certains établissements scolaires taxent les frais en monnaie étrangère (dollar américain). Un exercice difficile à appréhender.
Hélas, l’année scolaire 2016-2017 est sur les traces de l’année scolaire 1993-1994, mais avec une particularité, les tensions politiques qui continuent à emmailler la sphère politique congolaise, occasionnant des morts et des blessés graves dans la capitale comme dans les provinces.
Une situation de terreur qui ne permet pas aux écoles de la capitale comme celles des provinces d’être opérationnelles. Dans la commune de Ngaba, à l’Ecole primaire (EP) 4 Ngaba, les élèves n’ont fréquenté l’école que pendant 12 jours après la rentrée scolaire. Il s’en est suivi les événements sanglants des 19 et 20 septembre 2016.
Même situation à l’école Saint Théophile de Lemba où certains religieux catholiques auraient demandé aux parents de garder encore les enfants chez eux en attendant une décrispation de la situation politique actuelle.
A l’école privée catholique Saint Adrien, laquelle porte le même nom que la paroisse, le père curé, responsable de cet établissement, a demandé aux sentinelles sensées y monter la garde de sceller avec les cadenas les portails de l’entrée principale.
La situation est similaire dans les établissements des provinces. D’ailleurs, à Kinshasa, l’appel lancé récemment par le n° 1 de la ville aux élèves de reprendre le chemin de l’école est demeuré lettre morte, puisque de nombreuses écoles sont restées désertes sans aucune présence d’élèves.
Une situation dont la persistance au delà de 5 mois pourrait amener l’organisation internationale en charge de l’éducation de déclarer l’année scolaire 2016-2017 comme blanche. Un autre constat est que beaucoup parmi les élèves craignent le dispositif militaire, avec des soldats armés jusqu’aux dents, qui campent sur les principales artères de la capitale. Une situation qui continue à créer une psychose dans le chef des élèves.
Par Guylain Imbula