Tentative anticonstitutionnelle de renvoyer toutes les élections en RDC au-delà de 2017 : Une preuve de la faillite camouflée de l’Etat !
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A quoi ont servi alors les budgets de voies et moyens votés par le parlement de 2006-2016 ?
Lancé depuis jeudi 1er septembre, le Dialogue, tel que conçu par la Majorité présidentielle et animé par le Togolais Edem Kodjo, se poursuit à la cité de l’Union Africaine, non loin du tristement célèbre camp Tshatshi ! D’après des sources dignes de foi, les participants à ce forum de tous les dangers se sont jetés depuis mercredi à corps perdus dans une cogitation à huis-clos avec à la clé, la question qui fâche, selon laquelle aucune élection ne sera possible en RDC au cours de cette année finissante 2016, étant donné que le travail de refonte totale des données du fichier électoral, exigé par la rusée Majorité présidentielle, ne peut se terminer avant 17 mois !
Le débat des participants au dialogue made by majorité présidentielle sur cette question coupe-gorge est parti du rapport présenté par Corneille Nangaa Yobeluo, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui, de tous temps, a eu à plaider non coupable, en imputant notamment la responsabilité du non respect du calendrier électoral à un manque criant de moyens financiers et matériel.
Or, en République démocratique du Congo le principal pourvoyeur de fonds de la CENI est et demeure le gouvernement. L’aide financière et matérielle de la communauté internationale n’étant considérée que comme un simple appoint !
Le gouvernement avait eu tout le temps et les moyens de constituer l’enveloppe de fonds destinés à organiser et à tenir de bonnes élections sans précipitation car la situation politique et économique le permettait. Vérification faite de recettes réalisées par les régies financières de l’Etat entre 2013 et 2016 ; de lois budgétaires votées par le parlement au cours des exercices allant des années 2016 à 2016 dont certaines avaient même prévu des augmentations très sensibles.
Sanction aux auteurs de la faillite de l’Etat congolais !
Depuis 2006, le gouvernement a fait de l’amélioration du cadre macro économique national et de la maîtrise de l’inflation son cheval de bataille. Cela a eu pour effet l’accumulation de réserves de change pour faire face à toute éventualité en réduisant la dépendance du pays de l’aide étrangère.
Le gouvernement s’est souvent félicité d’être à l’abri des aléas de la conjoncture économique mondiale, qui s’est aggravée à partir de 2014 par l’effondrement du cours des matières premières, mais sans endommager d’une manière significative l’armature économique nationale cette situation favorable a continué et se poursuit fort heureusement jusqu’à la veille du dialogue politique de la Majorité au pouvoir qui se tient ce jour à l’entrée du camp Tshatshi à Kinshasa !
Face à tous ces éléments, on peut se demander ce qui justifie la tentative anticonstitutionnelle observée ce jour au dialogue présidé par Kodjo de renvoyer toutes les élections prévues au-delà de 2017 !
En s’appuyant sur la thèse selon laquelle les moyens financiers et matériels manquent au pays pour organiser des élections crédibles, le pouvoir en place se fourvoie en fournissant ainsi une preuve parmi tant d’autres de la faillite camouflée de l’Etat sous l’égide de Joseph Kabila! Pour conclure, la question ci-après mérite d’être posée au président de la République sortant : a quelles fins utiles auraient servi les budgets de voies et moyens votés par le parlement au cours des exercices allant de 2006 à 2016 ?
Des lois et règlements des Etats civilisés du monde entier prévoient des sanctions exemplaires à l’encontre des autres de faillites. En ce qui concerne la faillite des Etats la sanction contre l’autre demeure la déchéance sans autre forme de procès ! Qu’en pensent les participants au Dialogue ?
Par Bamporiki Chamira