Abandonnés à eux-mêmes : Des non voyants mendient sur le Boulevard du 30 juin
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Des personnes vivant avec handicap, particulièrement des non voyants, mendient sur le boulevard du 30 juin, dans la commune de la Gombe. Accompagnés de mineurs (filles et garçons) pour guides, ces aveugles profitent des feux rouges ou encore des embouteillages pour demander de l’argent aux piétons et à ceux qui sont à bord des transports en commun.
Ils viennent des autres communes pour envahir fréquemment cette grande artère de la capitale afin de solliciter l’indulgence des personnes de bonne volonté. C’est à longueur de journée qu’ils doivent braver le soleil et la pluie dans le but de recevoir de l’aide.
Les Affaires sociales interpellées
Il faut le dire, le contexte socio-économique dans le pays condamne plusieurs ménages à vivre dans la misère. Et ce, à combien plus forte raison cette catégorie de la population congolaise. La situation des personnes vivant avec handicap reste déplorable et leurs conditions de vie précaires. Condamnés par la nature suite à leur état physique, les non voyants doivent normalement être pris en charge par le Gouvernement de la République. Malheureusement, ils sont abandonnés à eux-mêmes, et doivent mendier pour survivre. La mendicité demeure la seule option pour cette catégorie de population qui prend d’assaut les artères de la ville de Kinshasa pour trouver de quoi se prendre en charge.
L’Etat congolais, à travers son ministère des Affaires Sociales est censé développer une politique en faveur des personnes marginalisées. Et pourtant, des observateurs avertis constatent que ledit ministère œuvre dans l’anonymat, et dont les actions ne sont pas visibles sur terrain.
» Si les aveugles viennent mendier sur le boulevard du 30 juin en venant des diverses communes, c’est tout simplement à cause de la souffrance, de manque de soutien…Notre ministère des Affaires Sociales devraient généralement les assister comme sous d’autres cieux « , a déclaré un passant.
Faute d’une politique nationale dans ce sens, les personnes de bonne volonté sont parfois sollicitées pour mettre la main dans la poche. Raison pour laquelle certaines opérations d’assistance lancées en faveur de nos compatriotes de Bukavu ont connu une grande mobilisation.
Ce qui est étonnant, c’est lorsque les individus sont appelés en aide pendant que l’Etat congolais ne détient pas de politique efficace en matière d’assistance sociale. Alors que nous sert le ministère des affaires Sociales ? La question restera entière aussi longtemps que les actions dudit ministère ne seront pas palpables sur terrain.
Par Tantia Sakata