Le professeur Nsaman-O-Lutu Oscar, Promoteur et Recteur de l’Université du CEPROMAD et Président exécutif national de l’Association des universités privées agréées (AUPA/RDC) déplore la dévalorisation des Instituts Supérieurs et Universités Privés par certains Congolais.
En effet, même si elles viennent au secours des universités publiques qui par manque de places ne peuvent plus accueillir tous les boursiers, les universités privées restent assez critiquées en RDC.

Très souvent remises en cause sur leurs compétences, la pléthore d’institutions privées promettant monts et merveilles aux étudiants est perçue comme une quête effrénée d’argent de certains investisseurs misant sur ce qui est qualifié de  » commerce  » de l’éducation.

C’est donc pour éradiquer cette image péjorative attribuée aux universités privées de la République que le professeur Nsaman-O-Lutu Oscar, Promoteur et Recteur de l’Université du CEPROMAD et Président de l’Aupa/Rdc fait le point sur la participation des universités privées congolaises et leur implication dans le développement du pays.

Selon le Professeur Nsaman, l’enseignement supérieur privé occupe une place de choix dans la société dans la mesure où c’est une opportunité pour pallier aux défaillances des systèmes d’enseignement actuels qui caractérisent aujourd’hui beaucoup de pays en développement.

Dans ces nombreuses régions, le nombre d’universités publiques est insuffisant pour faire face à la demande. Pour des raisons de contraintes budgétaires et de financement public restreint, certains gouvernements ne peuvent pas augmenter l’offre. Les universités privées viennent alors compenser ce manque.

L’enseignement privée en RDC

En RDC, explique le Recteur, l’arrivée de l’université privée avec la Loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014, ouvre une nouvelle ère. L’enseignement privé est donc un grand événement en RDC.  » En effet, la Loi-Cadre, avant celle de 2014, dans son article 46 avait réservé le domaine de l’Esu à l’Etat. Les privés ne pouvaient pas le faire. Pourtant les plus grandes universités du monde sont privées.

Je n’ai pas envie de citer Louvain, ni l’Université de Bruxelles. Même New York est privée, Harvard également mais chez nous, la loi interdisait aux privés de pouvoir en créer « , a-t-il souligné.

La Loi-cadre n°14/004 du 11 février 2014 a donc permis de revaloriser l’enseignement privé en le positionnant au même niveau que le Conseil d’Administration des universités, des IST et ISP et le Conseil Supérieur des Universités Privés Agrées.  » On commencera par dire grand merci au Président de la République qui a promulgué cette loi quelque sept jours après que l’Assemblée Nationale et le Senat l’aient votée.

Et remercions aussi le Ministre de l’Esu de l’époque qui quelques jours après, a organisé un atelier, à Zongo, afin de faire le point sur la dite Loi et dégager les actes, les mesures de mise en œuvre. Plus ou moins 59 mises en œuvre avaient été dégagées « , a déclare le Président exécutif national l’Aupa/Rdc qui a, par ailleurs, affirmé que l’Enseignement supérieur privé connait des avancées très significatives, estimées à 75% comme cotation en ce qui concerne l’avancement dans le domaine de l’Esu.

Il a réfuté catégoriquement l’opinion qui parle d’une implication totale à 80% de public et indexe l’enseignement privé d’être à la base du désordre, la plupart n’étant là que pour le lucre.  » Dernièrement, on a publié les 100 meilleures universités d’Afrique, où sont nos universités publiques ? Où est-ce qu’elles sont positionnées? Est-ce la faute des privées ?

Le ratio pour l’assurance qualité, entre l’étudiant et le professeur est d’un professeur pour 30 étudiants, dans nos universités publiques le ratio est de combien ? Quelle est cette université privée qui compte plus de 300 ou 400 étudiants dans une promotion ? En 2009, il y a eu un audit organisationnel très perfectionné qui avait été réalisé sur toute l’étendue de la République. La meilleure université était privée, c’est Eugene de Mazenon. Je pense que ce sont les universités privées qui avancent « , a fait remarquer le Recteur.

Un combat pour un bon fonctionnement

S’agissant du prix élevé des frais académiques, le Président de l’Aupa/RDC a souligné que contrairement aux universités publiques qui sont gérées par l’Etat, les universités privées sont gérées par leurs promoteurs. Favoriser le bon fonctionnement de leurs établissements en mettant tout le monde dans de bonnes conditions, telle est leur préoccupation majeure.

En ce qui concerne la qualité de formation, le recteur Nsaman cite en exemple son université qui, selon lui, forme des créateurs d’emplois et non des quémandeurs d’emplois.

Par Carroll Madiya