Alors que l’UA exprime sa vive émotion, l’Opposition congolaise dénonce l’échec
du pouvoir dans la sécurisation de la population et de ses biens

Le Représentant Spécial de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine en RDC et Chef du Bureau, l’Ambassadeur Abdou Abarry se dit consterné face aux dernières tueries survenues à Beni, dans la province du Nord-Kivu. C’est ce qu’indique un communiqué de l’UA publié le lundi 15 août 2016 à Kinshasa.

Le diplomate affirme  » avoir appris avec une vive émotion le massacre de 56 innocentes victimes civiles (22 hommes et 14 femmes) dans le village de Rwangoma, localité de Beni, au Nord-Kivu, par de présumés miliciens de l’ADF dans la nuit du 13 au 14 Août 2016.

L’Ambassadeur Abdou Abarry a saisi cette occasion pour présenter, au nom de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, des condoléances émues aux familles des victimes, ainsi qu’au peuple et au gouvernement de la RDC.

Tout en condamnant ces actes criminel, il a aussi exhorté le gouvernement de la RDC et ses partenaires à conjuguer leurs efforts, afin de mettre hors d’état de nuire les groupes armés qui continuent à semer la mort et la désolation à l’Est de la République Démocratique du Congo.

La commission de l’Union Africaine a exprimé aussi sa solidarité aux familles des victimes, au peuple et au gouvernement congolais.

Preuve de l’échec des dirigeants

Pour sa part, le Front Citoyen 2016, plate-forme de l’Opposition congolaise, se dit une fois de plus consterné par ces massacres survenus à Béni dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août 2016.

Pour cette plate-forme, il s’agit là d’un résultat d’une énième incursion des présumés rebelles ougandais de l’ADF, au quartier Rwangoma, situé à l’extrême-est de la ville martyre de Béni, dans la province du Nord Kivu.

Le Front Citoyen 2016 condamne avec la dernière énergie, ces massacres inacceptables et exprime sa profonde solidarité avec les frères de Beni, tout en les rassurant d’un soutien indéfectible.

Le Front Citoyen 2016 leur promet qu’il ne cédera pas à un silence coupable et ne baissera pas la garde jusqu’à ce qu’une réponse juste et responsable soit apportée, afin que leur droit le plus fondamental, celui de vivre paisiblement dans leur pays, soit intégralement recouvré.

Le Front Citoyen 2016 note aussi avec regret que le Président Kabila et son gouvernement, ont totalement échoué de ramener la paix dans cette région depuis plus d’une année, soit par mauvaise foi, soit par faiblesse, ou encore par complicité de leurs propres services de défense et de sécurité au profit de l’ennemi, alors que le Gouvernement, à travers le ministre de la Communication et des Médias, vient de déclarer que ces massacres seraient le fait des groupes  » djihadistes radicalisés ou islamistes  » tout en sollicitant la solidarité de la communauté internationale.

Des officiers des FARDC indexés

Dans sa déclaration, le Front Citoyen 2016 rappelle qu’il est à ce jour clairement établi que certains officiers supérieurs au sein de la chaîne du haut-commandement militaire de l’armée congolaise, tel que le général Mundos Akili qui est nommément cité dans le dernier rapport des Nations Unies, sont directement impliqués dans ces tueries qui ont coûté la vie à des centaines de nos compatriotes. Ce qui expliquerait l’indifférence et le silence des institutions judiciaires et politiques congolaises.

Face à ces nouveaux massacres, le Front Citoyen 2016 demande à Mme Fatou Bensouda, Procureure de la CPI, d’ouvrir une enquête conformément aux critères du statut de Rome.

Pleurer ne suffit pas

Pendant que la population de Beni crie sa colère, le gouvernement de la RDC a décrété un deuil national de trois jours à partir de lundi, selon son porte-parole Lambert Mende.

Quant au bilan, s’exprimant dans la soirée de dimanche sur une radio locale, le maire de Beni, Edmond Masumbuko, a déploré  » 42 personnes tuées  » dans ce massacre.

Mais, le président de la société civile de Beni, Gilbert Kambale, a avancé un bilan provisoire de  » 46 personnes tuées et 34 maisons brûlées « . Bilan qui s’est alourdi. Certaines sources avancent un chiffre de 56 personnes tuées par les adf.

La nouvelle attaque est intervenue 72 heures après une enième visite dans la région du président congolais Joseph Kabila. Visite au cours de laquelle il a promis de tout mettre en œuvre pour  » imposer  » la paix et la sécurité !

 » La Monusco a condamné cet acte barbare commis contre les populations civiles, et réitère son soutien aux FARDC et à la PNC (l’armée et la police congolaises) pour protéger les populations civiles de Beni « , a déclaré son chef Maman Sidikou dans un communiqué.

Une délégation de la Monusco s’est même rendue hier lundi à Beni pour  » apporter un soutien aux autorités du pays, afin de continuer la traque contre les présumés ADF « , annonce le communiqué.

Par Godé Kalonji