30.000 personnes dont 23.000 femmes bénéficient des microcrédits à Kinshasa, au Kwango et au Kwilu
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Grâce à un Programme gouvernemental appuyé par l’UE et l’UNICEF
Le gouvernement de la RDC a mis en œuvre depuis 2014 pour une durée de deux ans le programme dénommé » Femmes et hommes, progressons ensemble « , pour lutter contre les violences liées au genre dans ce pays. Ce programme d’une valeur de 25 millions d’Euros bénéficie de l’appui financier de l’Union européenne à hauteur de 20 millions d’Euros et de l’UNICEF.
Quatre provinces sont ciblées: La ville de Kinshasa, le Kwango, le Kwilu et le Maniema. Ce programme est mis en œuvre par la Caritas Congo Asbl et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture.
Madame Mado Kubaki, chargée des programmes à Caritas Congo Asbl, nous a reçus récemment à Kinshasa pour nous parler de la mise en œuvre du volet portant sur la réduction des inégalités socioéconomiques basées sur le genre en milieu périurbain et en milieu rural à travers la participation active des femmes à des structures d’épargne et de crédit à base communautaire.
Le projet portant sur les microcrédits est mis en œuvre par Caritas Congo à Kinshasa, au Kwango et à Kwilu où 30.115 personnes dont 23.135 femmes et 7.380 hommes bénéficient depuis fin 2014 des microcrédits qui leur permettent de mener de petites activités génératrices de revenus qui les rendent autonomes.
Pour sélectionner les bénéficiaires des microcrédits, Caritas Congo travaille avec la FAO, le ministère de la Femme, Famille et Enfant et le ministère des Affaires sociales à travers leurs bureaux dans les communes et les territoires.
Caritas Congo travaille aussi avec les communautés protectrices qui veut dire l’ensemble des associations qui défendent les droits des personnes vulnérables. Caritas fait partie de ces associations. Les communautés protectrices sont une thématique initiée par l’UNICEF et qui est mise œuvre dans plusieurs territoires et communes à travers le pays.
Les microcrédits sont octroyés dans 15 sites dont 8 à Kinshasa, 2 au Kwango et 5 au Kwilu
Ce projet qui a commencé en décembre 2014 pour une durée de deux ans est exécuté dans 15 sites. A Kinshasa, les sites retenus sont les communes de Makala, Selembao, Bumbu, Mont-Ngafula, Kisenso, N’Djili, Masina et Kimbanseke.
Au Kwango, les sites concernés sont les territoires de Kenge et de Popokabaka alors qu’au Kwilu il y a les villes de Kikwit et de Bandundu ainsi que les territoires de Bagata, Idiofa et Masimanimba.
Caritas met l’argent à la disposition des institutions de micro finances qui octroient aux bénéficiaires retenus, un crédit spécifique appelé » crédit solidaire « . Mado Kubaki précise que ce crédit dont le montant varie entre 30.000 et 100.000 Fc le mois est remboursé avec un taux d’intérêt qui tourne autour de 3%. Ce crédit est remboursable dans un délai de 3 à 6 mois.
Pour la chargée des programmes à Caritas Congo, » les sommes de ces crédits paraissent dérisoires quand on ignore les réalités socioéconomiques des communes périphériques de Kinshasa et du milieu rural où la majorité de la population est démunie.
Vous trouverez dans ces milieux une femme qui fait vivre sa famille rien qu’en vendant en détail le braise dont le prix du sac varie entre 18.000 et 20.000 francs congolais soit 18 à 20 dollars us ou avec un cota de pains de 20.000 Fc qu’elle vend « . C’est sur cette base que Caritas et ses partenaires ont déterminé les montants des crédits à octroyer.
La stratégie du projet consiste à travailler avec les groupes et non les individus. Les bénéficiaires sont regroupés dans des structures bien organisées avec des Statuts, des Règlements intérieurs et des documents légaux. Caritas et ses partenaires dispensent aux membres de ces structures une formation sur le genre, la gestion simplifiée, l’entreprenariat, l’épargne et le crédit.
Dans les sites dépourvus d’institutions de micro finances, les bénéficiaires des crédits sont organisés en groupes qui font l’épargne et qui octroient des crédits aux membres.
On commence par octroyer un petit montant. Si on constate que le bénéficiaire du crédit a remboursé sans problème jusqu’à la fin du premier cycle des crédits, on décide alors d’augmenter le montant et ainsi de suite.
Selon Mado Kubaki, le projet a pour objectif principal de réduire les inégalités basées sur le genre. En fait, on a remarqué que les violences basées sur le genre sont un phénomène lié aussi à la pauvreté de la femme.
La pauvreté et la violence marchent de pair parce qu’une femme qui n’a pas la capacité de production n’a pas de ressources propres à elle et est à la merci de l’homme, a conclu la chargée des programmes à Caritas Congo Asbl.
Par N.T.