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Recours à des procédés immoraux et machiavéliques

Débat & Opinion FORUM La Tempête des Tropiques

Recours à des procédés immoraux et machiavéliques

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Conquête et conservation du pouvoir

Les nomenklaturistes du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et Développement) sont déterminés à conserver le pouvoir sous la houlette de Joseph Kabila consacré président à vie par un suffrage indirect opéré par les députés nationaux.

Toutes les gesticulations qu’ils font fébrilement sur la scène politique, sans arrêt et sans retenue, n’ont pour objectif à atteindre que celui-là. La conquête et la conservation du pouvoir sont l’ambition normale de tous les partis politiques et leurs dirigeants.

Cette ambition normale va de pair avec le respect des règles du jeu en politique. Si les règles du jeu sont systématiquement et délibérément violées, la conquête et la conservation du pouvoir sont illégales parce que découlant de la contrainte et de la violence. Les apparatchiks du PPRD ne sont pas en mesure de démontrer qu’ils sont respectueux des règles du jeu.

Depuis 2006 jusqu’aujourd’hui, ils sont habitués à recourir à des procédés indélicats. Violations de la Constitution ; corruption élevée à la hauteur d’une institution ; fraudes et tricheries électorales massives ; confiscation des médias publics ; culte de la personnalité ; promotion de la pensée unique ; propagation des tares sociales ; mensonges et obscurantisme.

Autant de procédés immoraux et machiavéliques auxquels on recourt avec cynisme. On ne peut pas dire que c’est un procès d’intention fait aux cadres du PPRD. Les faits parlent d’eux-mêmes.

Comment expliquer que ce parti ait pu avoir des gouverneurs de province partout où ses propres candidats battus à plate couture aux élections n’étaient qu’une minorité au sein des assemblées délibérantes provinciales ? On peut citer notamment la ville de Kinshasa, le Bas-Congo, l’Equateur, le Kasaï Occidental.

Comment avait-on pu opérer pareil miracle ? Là où la démocratie joue et où les règles du jeu sont respectées par tous, il n’y a pas de telles surprises absurdes. Les nomenklaturistes du PPRD sont comme les généraux sans hommes de troupe.

Ils sont seuls sur le terrain qu’on ne voit leurs militants de base. Est-ce un parti des cadres et non de masse ? La conquête et la conservation du pouvoir par quelles voies loyales ? Sur commande, on produit une élucubration où l’on fait l’apologie de la révision de la Constitution.

Un des cadres du PPRD fait une pétition destinée à la collecte des signatures pour le maintien de joseph Kabila au pouvoir à vie. On soutient l’échéancier établi par Apollinaire Malu-Malu contenant des mécanismes électoraux à l’encontre des dispositions constitutionnelles.

In extremis en 2011, on avait ramené arbitrairement le scrutin présidentiel de deux tours à un seul. Cette fois-ci pour l’échéance encore hypothétique, on manœuvre pour l’élection présidentielle au suffrage indirect par les députés nationaux.

C’est par ces méthodes déloyales, malhonnêtes, frauduleuses, immorales et fourbes que les politiques cadres du PRRD jurent leurs grands dieux qu’ils vont coûte que coûte conserver le pouvoir sous la houlette de Joseph Kabila sacré Président à vie par jeu astucieux de révision de la Constitution.

On voit bien que cette conservation du pouvoir par le PPRD n’est pas démocratique et légale, autant que sa conquête en 2006. En leur âme et conscience, ils savent qu’ils n’ont été vainqueurs à aucune élection présidentielle depuis 2006. Leur victoire a été toujours contestée. Les résultats publiés sont controversés.

La preuve en est que Apollinaire Malu Malu a été rembarré, Daniel Ngoy Mulunda de la même façon. Ce sont les maîtres invisibles du système qui tirent les ficelles.
Ils choisissent, adoptent et parachutent qu’ils veulent comme l’intendant soumis de leurs intérêts.

On le entend cette fois-ci monter au créneau, mettent en garde contre toute velléité de modification de la Constitution, insistent sur le respect de l’échéance de 2016.

Les refrains du chant des sirènes

Lorsque le pouvoir parrainé qui évolue dans le système atteint ses limites, ses faiblesses et déficiences deviennent criantes, ses excès et abus révoltants, la manière dont il est exercé met le pays et le peuple en danger, les parrains n’hésitent pas à changer d’animateur pour prévenir une révolution populaire qui pourrait balayer leur système.

C’est le sort que l’histoire réserve à ceux qui s’accrochent et ne veulent pas s’en aller en beauté avec les honneurs de la guerre. C’est le destin commun à tous les autocrates qui se laissent prendre en otages par leurs courtisans qui les abreuvent de mensonges et d’illusions ; de pouvoir s’éterniser au pouvoir contre vents et marées.

La révision de la Constitution, le changement de suffrage indirect pour l’élection présidentielle et celle des députés provinciaux, sont les refrains du chant des sirènes qu’on fait écouter au chef pour l’en bercer et l’assoupir, croyant à tort que ce sont des formules magiques pour son maintien au pouvoir indéfiniment.

Et ils savent tous très bien que les carottes sont cuites, la cause entendue. Mais que diantre fait-on de ce pouvoir qu’on a conquis par le fer et par le feu et l’on s’acharne à conserver, advienne que pourra, dans un pays qui devient invariablement la lanterne rouge, ce qui contraste, avec une poignée de prébendiers s’engraissant de la sueur du peuple ?

Par Jean N’Saka wa N’Saka/Journaliste indépendant

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