La communauté internationale alertée
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Tentative de révision constitutionnelle en RDC
Dans sa démarche, l’Ongdh ASADHO sollicite l’implication des ambassadeurs africains et occidentaux accrédités en RDC pour amener Joseph Kabila et sa majorité au respect de la Loi fondamentale et du principe de l’alternance au pouvoir
Dans une correspondance adressée aux ambassadeurs accrédités en RDC le lundi 21 avril 2014 dont La Tempête des Tropiques s’est procurée une copie, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) invite, par la voix de son président national, Me Jean-Claude Katende, les diplomates africains et occidentaux à s’impliquer pour faire échec à toute tentative de modifier la Constitution comme l’envisage déjà le parti au pouvoir en République Démocratique du Congo .
Pour l’Asadho, l’éventuelle révision de la Loi fondamentale qui tendrait à modifier certaines dispositions de la Constitution en instaurant le mode de vote indirect pour l’élection de certains responsables politiques dont le Président de la République a de quoi inquiéter.
L’inquiétude de l’ASADHO se fonde sur le fait que cette révision viserait à donner la possibilité au Président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, en violation de la Constitution en vigueur.
L’Ongdh explique dans sa lettre adressée aux diplomates en poste à Kinshasa que le mode d’élection au suffrage indirect des responsables politiques tel que souhaité par le camp du président Kabila est de nature à favoriser le système d’achat de consciences et de corruption.
Pratiques qui avaient caractérisé l’élection de certains sénateurs et gouverneurs des provinces par les Assemblées provinciales sous la législature de 2006-2011. Ces pratiques ne peuvent que fausser le jeu démocratique en amenant au pouvoir des hommes et femmes affairistes et peu soucieux d’impulser la démocratie dans l’intérêt de tous, ajoute Me JC Katende dans cette lettre.
» La révision des dispositions de la Constitution actuelle qui garantit l’alternance politique risquerait de plonger notre pays dans une autre crise politique, alors que celle relative à l’élection de 2011 n’est pas encore résolue « , fait remarquer l’ASADHO qui craint que cela finisse par donner raison à ceux qui pensent qu’en République Démocratique du Congo, il est impossible d’accéder au pouvoir par voie démocratique, et sans recourir aux armes, ajoute Me Katende.
En tant qu’organisation citoyenne, l’ASADHO estime qu’il est de son devoir d’écrire aux diplomates occidentaux et africains accrédités en RDC pour leur faire part de la situation, afin que ces derniers fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter la révision des dispositions de la Constitution dont on parle de plus en plus à Kinshasa.
Car, seul le respect de la Constitution consolide la démocratie et favorise l’alternance au pouvoir.
Depuis 1991, l’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) travaille assidument à l’instauration d’un Etat de droit en République Démocratique du Congo. Le combat de l’ASADHO pour l’Etat de droit est justifié par la conviction qu’il est le seul moyen de garantir la sécurité aux citoyens, le développement démocratique des institutions, d’assurer la stabilité politique, la paix et la sécurité juridique des investissements tant nationaux qu’internationaux en RDC.
Pour voir cet Etat de droit instauré en RDC, l’ASADHO compte sur l’assistance de tous les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux de la RDC. Raison pour laquelle l’Ongdh a adressé cette correspondance aux ambassadeurs accrédités en RDC dans le souci d’attirer leur attention sur le danger que le régime actuel à Kinshasa fait planer à nouveau sur le pays cher à Patrice Emery Lumumba.
Il est aussi question dans cette démarche de soutenir tous les démocrates, qu’ils soient de la majorité présidentielle, de l’opposition ou de la société civile, qui veulent voir le président Joseph Kabila respecter les principes de l’alternance politique inscrits dans la Constitution.
S’il est vrai que certains Etats africains et occidentaux ont soutenu la rébellion conduite par Laurent Désiré Kabila contre le président Mobutu en 1996 et 1997, il est aussi vrai que ces pays étaient impliqués à différents niveaux pour que l’Accord de Sun City soit signé et que le gouvernement de transition soit mis en place. Ce qui avait conduit à l’organisation des élections de 2006.
Après avoir analysé tous ces événements avec un certain recul, l’ASADHO pense aussi que sans l’implication des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC, les différents belligérants qui s’affrontaient dans ce pays ne pouvaient négocier la paix ni accepter d’aller aux élections.
Tout en rappelant l’apport des pays occidentaux et africains qui avaient contribué à l’obtention de l’Accord de Sun City, qui est à la base du processus démocratique actuel, l’ASADHO invite la communauté internationale à s’impliquer dans la résolution de la crise qui pointe à nouveau à l’horizon 2016, pour que le président Joseph Kabila et son entourage ne mettent pas en péril les acquis démocratiques.
Par Godé Kalonji Mukendi