La société civile donne son avis sur la révision de la Constitution avant les prochaines élections
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Dans un séminaire atelier du 22 au 23 avril au Cepas
Au regard du danger que constitue la révision de la constitution pour le peuple congolais, les organisations de la société civile congolaise se réunissent depuis hier mardi 22 avril 2014 au Cepas, dans la commune de la Gombe, à travers un séminaire atelier qui se termine ce mercredi 23 avril. La principale question que se posent les participants est » Faut-il réviser la constitution avant les élections de 2016 ? « .
En réponse à cette question, l’abbé José Mpundu, premier orateur du jour, a donné un avis défavorable par rapport à la démarche de la majorité au pouvoir qui tient à tout prix à réviser cette constitution. Il a d’ailleurs déploré plusieurs tentatives de révision de celle-ci, depuis 2007, puis 2009 et 2011 où l’élection du président de la République a été réduite à un seul tour au lieu de deux comme auparavant. Ce, dans le but de favoriser un candidat au détriment des autres.
Il regrette qu’aujourd’hui, le même camp de la majorité soit encore tenté de revoir quelques articles de cette architecture constitutionnelle, dans le même objectif de pérenniser quelqu’un au pouvoir. Car il est question de toucher au nombre et à la durée du mandat présidentiel.
» On ne tolérera pas qu’on en rajoute après deux mandats « , a lâché l’abbé José Mpundu, plus connu pour son franc parler. L’orateur se demande par ailleurs : » qu’est ce que la société civile fait pour empêcher ce danger ? « , » quelles stratégies la société civile met en place pour combattre cela ? « , » quel type d’hommes envisage-t-elle comme leader en RDC ? « , » quelle est l’alternative qu’elle prépare ? « . Autant de questions auxquelles les participants devront répondre durant ce séminaire atelier d’une importance capitale.
Pour l’orateur, au lieu de la question » Faut-il réviser la constitution avant les élections de 2016 ? « , il fallait plutôt se demander » Pourquoi réviser la constitution « . Parce que, poursuit-il, la révision en soi n’est pas interdite, mais c’est l’intérêt de cette retouche qui importe plus. Si c’est pour aider quelqu’un à s’éterniser au pouvoir, pense-t-il, cela ne vaut pas la peine. Mais si c’est pour un intérêt suprême de la nation ou en cas d’extrême nécessité, poursuit-il, on peut l’admettre, mais à condition que le peuple se prononce par référendum.
Il faut noter, par ailleurs, que l’objectif général de ce séminaire est de préserver le gage de légitimité du pouvoir politique qu’est la constitution, tandis que l’objectif est de prévenir les risques fâcheux autour des élections de 2016.
Les risques qu’encourt le pays en cas de changement des articles » interdits » ou » fruits défendus « , selon la société civile, c’est entre autres la rupture de la démocratie, l’handicap à l’alternance politique, la dérive dictatoriale, voire la guerre civile.
Les propositions et recommandations sortiront sans nul doute ce mercredi 23 avril 2014 de ce séminaire où les participants réfléchissent sur cette délicate question de la révision de la constitution qui aura un impact réel dans l’histoire de la République démocratique du Congo.
A noter que parmi les orateurs, en dehors de l’abbé José Mpundu, figurent Maître Marcel Wetshokonda, l’abbé Richard Mugaruka, le professeur Thierry Landu…
Par Lefils Matady