Dialogue : E. Kodjo amorce les derniers contacts
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Le facilitateur accompagné du patron de la Monusco à Addis-Abeba pour faire rapport à l’UA sur ses consultations, alors que des divergences graves persistent entre l’Opposition et la majorité
Le facilitateur du Dialogue politique censé décrisper le climat politique actuellement tendu en RDC, le facilitateur Edem Kodjo, vient de faire le déplacement d’Addis-Abeba, en compagnie du patron de la Monusco, M. Maman Sidikou.
Ce voyage, à en croire des sources dignes de foi, s’inscrit dans le cadre d’ultimes contacts que le facilitateur doit entreprendre dans la capitale éthiopienne auprès des responsables de l’Union Africaine, avant le démarrage effectif du Dialogue politique national que les Congolais veulent inclusif.
Edem Kodjo va probablement mettre à profit ce séjour dans la capitale éthiopienne pour faire le point, avec les responsables de l’UA, sur les consultations initiées auprès de différents protagonistes de la crise congolaise. Histoire de permettre à la communauté internationale de mieux s’imprégner des défis à relever pour un Dialogue politique réellement inclusif.
Ces derniers contacts ont lieu pendant que les membres du groupe de soutien à la facilitation tiennent aussi leur première réunion au siège de l’UA, dans la capitale éthiopienne.
La classe politique divisée
Convoqué depuis le mois de novembre dernier par Joseph Kabila, le Dialogue politique est loin de devenir une réalité, pendant que le second et dernier mandat de l’actuel chef d’Etat tire déjà à sa fin, sans que les Congolais soient fixés sur la tenue de prochains scrutins présidentiel et législatif dans le respect du délai constitutionnel.
Ce retard accumulé serait principalement dû aux divergences constatées au sein de la classe politique congolaise, notamment entre l’Opposition et le régime au pouvoir dans l’interprétation des termes de référence et l’agenda dudit Dialogue.
L’Opposition qui a retrouvé entretemps son unité grâce à l’initiative louable du Lider maximo Etienne Tshisekedi, refuse d’adhérer au Dialogue tel que convoqué par Joseph Kabila et réclame plutôt la mise en œuvre intégrale de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour l’opposition, vu sous cet angle, le Dialogue doit se tenir sous la modération du facilitateur international renforcé par un panel des représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie, ainsi que des Etats-Unis d’Amérique.
Outre cette exigence, l’Opposition conditionne aussi la tenue du Dialogue à la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinions, des activistes des droits de l’homme, des journalistes, la libéralisation effective de l’espace politique, et la convocation de l’élection présidentielle le 19 septembre prochain conformément à l’article 73 de la Constitution.
Mission difficile pour le groupe de travail
Voilà autant de divergences et non de moindres que le groupe de travail mis en place par Edem Kodjo tente sans succès d’aplanir en consultant les membres de la classe politique congolaise. C’est pourquoi cette structure technique attachée au facilitateur continue à demander à la Majorité et à l’Opposition, » de s’accorder autour du dialogue, pour un atterrissage en douceur du processus électoral ».
Pendant ce temps, le mois fatidique de décembre 2016 s’approche à grands pas, sans que Joseph Kabila se décide de fixer définitivement l’opinion sur son avenir politique après son second et dernier mandat en cours. De quoi aggraver l’incertitude sur l’avenir de la nation et mettre en péril le processus démocratique mis en branle depuis 2006.
Par Dieudonne Mbuyi K.