La Société civile persiste : Des études complémentaires au préalable avant la construction du barrage d’Inga III
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La Société civile exige des études avant la construction du barrage d’Inga III et veut des explications du Gouvernement pourquoi celles-ci ne sont pas encore réalisées jusqu’à ce jour.
La Société civile de la République démocratique du Congo insiste pour que des études complémentaires soient réalisées au préalable, avant le lancement du projet de construction du Barrage Inga III basse-chute dans le site énergétique d’Inga dans la province du Kongo central.
Elle a fait connaitre son point de vue hier jeudi 23 juin, lors d’une réunion au bureau des organisations de la Société Civile, avenue colonel Ebeya, dans la commune de la Gombe, par la bouche d’Erick Kassongo, consultant pour les organisations de la Société Civile (OSC).
Elle s’inquiète surtout du fait que ces études ne figurent pas dans le calendrier de travail de l’Agence pour le développement et la promotion du projet Grand Inga (ADPI). Pourtant, ce sont des études obligatoires, d’autant plus qu’elles impliquent des études d’impacts environnementaux et sociaux, avant d’entamer les travaux titanesques de construction de la centrale hydroélectrique d’Inga III basse-chute.
Il faut se rassurer que si ces études ne sont pas réalisées, il y aura certainement des conséquences néfastes après la construction de ce barrage. Et le pays paiera certainement de lourds dommages.
A savoir que plus d’une quinzaine d’études complémentaires ont été identifiées au préalable pour lancer ce projet Inga III, notamment par des experts dans le document intitulé » Etude du développement du site d’Inga et des réseaux associés « .
Fournir des explications claires à la population
Et, la Banque mondiale ainsi que la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà accordé un financement à hauteur de 141 millions de dollars américains, pour une assistance technique du projet Inga III Basse-chute, dans le cadre de la réalisation de ces études complémentaires.
Une société australienne, SMEC, qui avait gagné le contrat depuis septembre 2015, a même été recrutée par la Banque mondiale pour ce faire.
C’est ainsi que la Société civile demande au Gouvernement de la République, de fournir des explications claires et nettes à la population, pourquoi ces études ne sont pas encore réalisées, pendant que la Banque mondiale et la BAD ont déjà accepté de les financer.
La Société civile de la RDC recommande que dans la sélection du développeur, le Gouvernement puisse surtout tenir compte de la Loi n°13/005 du 11 février 2014 portant régime fiscal, douanier, parafiscal, des recettes non fiscales et de change, applicable aux conventions de collaboration et aux projets de coopération.
Notamment, en son article 7 alinéa 5 qui stipule que : » L’engagement de ne recourir à la main d’œuvre étrangère que lorsque les qualifications et compétences ne sont pas disponibles localement « .
D’autant plus qu’il y a crainte que le Gouvernement ne subisse des pressions et qu’il ne devienne pressé eu égard, par exemple, au traité signé avec l’Afrique du Sud.
Les autorités congolaises risquent donc de céder ce marché au consortium dans la précipitation. Puisqu’il ne reste plus que deux développeurs en lice, un espagnol et un chinois, le Canadien s’étant désisté tout récemment.
Crainte que le marché de l’emploi échappe aux Congolais
La Société civile craint des conséquences qui pourront en découler sur le plan social. Le marché de l’emploi sur le site d’Inga risque de ne pas bénéficier aux nationaux, voire la main d’œuvre d’échapper à la population riveraine. Parmi ces conséquences sociales, la Société civile évoque aussi le non-respect des droits de l’homme…
Il sied de signaler que la Société civile de la RD Congo, à travers le Centre national d’appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), est très engagée dans le suivi de la mise en œuvre du projet de construction du barrage Inga III basse-chute dans le Kongo-central.
C’est dans cette perspective que travaille la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes de l’action publique (CORAP). A partir de cette CORAP est donc né le Projet d’appui au plaidoyer pour l’accès inclusif à l’énergie. Ce projet est financé par la Fondation Open Society Initiative for Southern Africa (OSISA), à hauteur de 100.265 dollars américains.
Par Julie Muadi