Marche organisée par l’Opposition le 26 mai à travers le pays; Bilan: 2 morts dont un policier, 59 personnes arrêtées et 4 blessés
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Selon l’Onu qui a fait ces révélations, le bilan des dégâts humains et matériels pourrait encore s’alourdir selon les coins et contexte
La marche organisée hier jeudi 26 mai 2016 par l’Opposition et une franche de la Société civile réunie au sein du Front Citoyen 2016 et la Lutte pour le Changement (LUCHA) a été une réussite à travers le pays, malgré le déploiement impressionnant des policiers le long des artères empruntées par les manifestants.
En effet, bien qu’autorisée à Kinshasa mais interdite dans certaines contrées du pays comme Lubumbashi, Goma, Beni , Butembo, Kisangani, Mbuji- Mayi, Kananga, Kalemie…, la population a bravé cette interdiction en descendant massivement dans la rue comme à Goma, Moba, Beni, Butembo….
Selon un premier bilan fourni par l’équipe pluridisciplinaire des Nations Unies qui a observé cette manifestation sur toute l’étendue du territoire national, deux personnes dont un policier sont mortes au cours de ces manifestations, tandis que 59 manifestants ont été arrêtés et quatre autres seraient blessés. Ce bilan, à en croire les sources onusiennes, pourrait s’alourdir selon les coins et contexte.
Allergique aux critiques, le gouvernement de la RDC a coupé hier le signal de Radio France Internationale (RFI) à Kinshasa, obligeant les Kinois à se rabattre sur la fréquence 93.2 FM de Brazzaville pour suivre les informations de ce média français.
D’après les sources locales, à Kisangani, Beni, Butembo, Bunia…, la marche a été violemment dispersée.A Butembo, dans la province du Nord-Kivu, quatre manifestations ont été arrêtés et un étudiant tamponné par un camion est décédé, lorsque la police a dispersé les manifestants, note une source proche de Human Rights Watch(HRW).
A Goma, chef -lieu de la province du Nord-Kivu, malgré l’interdiction de la manifestation, la population est descendue massivement dans la rue pour protester contre l’arrêt de la Cour Constitutionnelle et les tueries à Beni, selon les organisateurs.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme dont la Fédération Internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH), outre les arrestations, le Nord-Kivu a enregistré deux morts dont la responsabilité incombe au Gouverneur Julien Paluku et le Ministre de l’Intérieur et la Sécurité Evariste Boshab dont la police est sous son contrôle.
A Bukavu, la mobilisation a été une réussite pour LUCHA qui a mobilisée la population malgré le refus catégorique des autorités provinciales.
A Mbuji-Mayi, la veille, la manifestation a été interdite. En effet, au terme d’une réunion du conseil provincial de sécurité tenue à la résidence du gouverneur, il a été décidé d’interdire toutes les manifestations sur l’ensemble de province pour permettre aux élèves de passer dans le calme les examens de fin de cycle. Faux, a rétorqué la coordination provinciale de LUCHA. Pour ce mouvement citoyen, la marche se déroulait dans la rue et non dans les écoles.
C’est ainsi que la population est descendue hier dans la rue de Mbuji -Mayi malgré le dispositif policier déployé.
A Lubumbashi, d’après une source basée dans la province, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé, notamment au centre-ville. Une situation similaire a été observée à Beni où les activités étaient paralysées, comme une journée ville-morte.
A Moba, une source note que la police a fait usage des balles réelles pour disperser la foule qui s’était rassemblée à la place publique » Kirungu » et les organisateurs ont été interpellés.
A Uvira, dans la province du Sud-Kivu, la population a bravé l’interdiction en descendant dans la rue. Par contre à Kananga, chef -lieu de la province du Kasai -Central, les magasins, boutiques, écoles, administration publique ont tourné comme d’habitude, note une source basée dans la province.
Il semble qu’à la veille, un dirigeant d’un parti politique de l’opposition sans citer le nom, a été reçu par l’autorité provinciale. Et, le soir, l’homme est passé sur les médias locaux pour appeler la population à vaquer librement à ses occupations.
Des sources basées à Mbandaka signalent que le secrétaire fédéral du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), aile G7 a été blessé par balles par les forces de l’ordre.
A Mbandaka, la population était dans la rue pour faire comprendre au pouvoir de Kinshasa le message clair selon lequel » pas un troisième mandat pour Joseph Kabila « .
Par Godé Kalonji