En dépit du maintien au pouvoir de Kabila décidé par la Cour : La France en appelle à la préparation active des élections
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La France a appelé, hier jeudi 12 mai 2016, les autorités congolaises à préparer « de bonne foi » les élections au lendemain de cette décision autorisant Joseph Kabila à rester en fonction si la présidentielle prévue en 2016 n’a pas lieu.
Pour elle, « la priorité doit aller à la préparation active et de bonne foi des élections, seule source de légitimité populaire », a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal. Et d’ajouter, « il appartient aux autorités congolaises d’assumer leurs responsabilités à cet égard », tout en déplorant « la dégradation de l’environnement politique et sécuritaire » dans le pays.
Pour rappel, Joseph Kabila, qui est au pouvoir depuis 2001, est interdit par la Constitution de se représenter pour la troisième.
Il pourra rester en fonction au-delà du terme de son mandat, fin 2016, si l’élection présidentielle censée avoir lieu cette année est reportée, selon un arrêt rendu le mercredi 11 mai dernier par la Cour constitutionnelle.
Plusieurs dirigeants de la majorité réclament depuis plusieurs mois une transition de deux à quatre ans pour organiser de bonnes élections. Ils avancent les raisons d’obstacles logistiques et financiers à la tenue de l’élection dans les temps.
La France appelle, aussi, au respect de l’État de droit afin qu’un débat serein s’engage dans la perspective des élections, selon toujours ce porte-parole du Quai d’Orsay.
Romain Nadal a fait allusion aux démêlés de Moïse Katumbi, ancien allié de Kabila aujourd’hui dans l’opposition et s’est déclaré candidat à la présidentielle prévue normalement avant la fin de cette année 2016. L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga a été entendu, pour la deuxième fois le 11 mai dernier et doit se présenter une fois de plus ce vendredi devant la même justice à Lubumbashi pour une affaire de soi-disant de recrutement de mercenaires étrangers.
Par ailleurs, Paris condamne également, avec la plus grande fermeté, la recrudescence des exactions dans le nord-est du pays et appelé les autorités, aidées par les Casques bleus, à concentrer leurs efforts sur la protection des populations civiles, notamment les plus vulnérables. Il faut dire que, l’est de la RDC est déchiré par les conflits depuis plus de vingt ans.
Par LKT