Officiellement lancés il y a deux ans, soit depuis le 15 novembre 2012, dans le cadre du partenariat RD. Congo – Banque Mondiale, les travaux relatifs au projet d’alimentation en eau potable en milieux urbains (PEMU) avancent à grands pas à Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo. Cela, en dépit de certaines imperfections mineures constatées çà et là.

Exécutés des mains de maître par la société momentanée portugaise Souza Pedro, ces travaux dont la réalisation a atteint 55 %, à quelques semaines de la fin dudit projet et qui s’effectuent simultanément dans deux autres villes pilotes de la RD. Congo (Lubumbashi et Kinshasa) ; n’ont pas laissé indifférente la mission de supervision de la Banque Mondiale. Celle-ci a, en date du 14 Avril 2014, effectué une descente dans la ville portuaire de Matadi pour évaluer le niveau d’avancement desdits travaux et, éventuellement, se rendre personnellement compte de l’évolution des travaux de raccordement de 5.000 branchements sociaux ainsi que de construction de 100 bornes fontaines tels que conçues dans le projet.

Conduite par monsieur Madio Fall, Expert de la Banque Mondiale et Chef de ce projet de grande portée socio-économique, cette mission essentiellement constituée des responsables de la REGIDESO, de la société Souza Pedro ainsi que des membres du Comité de pilotage du projet PEMU a mis à profit son séjour à Matadi pour palper du doigt le travail déjà réalisé.

Après une première séance de travail le matin, dans l’enceinte des installations de l’entreprise Souza Pedro, situées dans la périphérie d’Ango-Ango, visite à l’issue de laquelle un état des lieux de tous les travaux a été dressé, la mission s’est rendue ensuite au gouvernorat du Bas-Congo où elle s’est entretenue avec Jacques Mbadu Nsitu di Mavungu, gouverneur de province. Le maire de Matadi, Jean Marc Nzeyidio Lukombo et le Coordonnateur provincial de la Société civile/Forces vives du Kongo-central Valentin Vangi étaient également de la partie.

Jacques Mbadu facilite la tâche

L’autorité provinciale, qui a suivi avec attention le rapport fait par cette mission, notamment en ce qui concerne le faible taux d’appropriation du projet par la population qui est à peine de 270 souscriptions sur les 5.000 prévues pour la ville de Matadi, n’est pas restée insensible. Le gouverneur a décidé, séance tenante, de prendre en charge tous les 5.000 branchements sociaux de la ville Matadi.

Et pour lier l’utile à l’agréable, Jacques Mbadu a, au nom du Gouvernement provincial et par l’entremise de Mme Odette Gema Diloya, ministre provincial en charge du Budget, remis à David Pelo Kosi (Directeur provincial de la REGIDESO/Bas-congo), en guise d’acompte, un chèque de 100.000 $ US sur un montant total de 250.000 $ US destinés aux travaux de raccordement gratuit pour 2.000 branchements sociaux.

C’était au cours d’un dîner offert aux membres de cette mission par l’autorité provinciale au restaurant de l’hôtel Vivi-Palace, situé au quartier Ciné Palace, dans la commune de Matadi. Le solde, soit 150.000 $ US, sera versé à la fin de ce mois d’avril en cours, pour faciliter la tâche à la société Souza Pedro, a promis le gouverneur.

Selon plusieurs observateurs, le faible taux d’appropriation du Projet constaté au départ dans le chef de la population se justifie par la faible sensibilisation des masses sur le bien-fondé du projet.

Car il était inconcevable de parler de réticence de la population vis-à-vis de ce projet quand on sait que le montant pour un branchement a été fixé à 46.500 FC seulement soit 50 $ US.

Raison pour laquelle le n° 1 du Bas-Congo, qui s’est montré très optimiste quant à la réussite de ce projet, a mis en place le même jour une équipe chargée de la vulgarisation du message y afférent, afin de stimuler l’adhésion massive de la population à ce projet mais aussi d’inviter les bénéficiaires des branchements sociaux à payer régulièrement leurs factures de consommation d’eau, pour permettre à la REGIDESO de fonctionner sans problème. Cette équipe est composée du ministre provincial en charge de l’Eau et Electricité, de la directrice adjointe du cabinet du gouverneur de province et du maire de la ville de Matadi.

30 juin 2014 : remise probable d’ouvrages
Le retard dans l’exécution de plusieurs petites tâches non négligeables liées notamment aux contraintes logistiques et autres ont également constitué, selon Jean-Louis Bongungu, Coordonnateur national de la CEP-O/REGIDESO,  » l’autre goulot d’étranglement qui a beaucoup influé sur la baisse du niveau d’exécution et de réalisation des travaux soit 55 % et sur le non respect de l’échéancier fixé au 14 Mai 2014 « , a-t-il confié. Devant cette situation à la fois déplorable et inquiétante, un délai moratoire a été accordé à l’entreprise Souza Pedro jusqu’au 30 juin 2014 pour procéder à la remise officielle des ouvrages à la mairie de Matadi. Le gouverneur Mbadu a néanmoins reconnu que  » c’est un projet qui était en voie d’être annulé parce que la province n’avait pas payé dans le délai la quote-part qui lui a été demandée.

Mais un mois seulement après notre prise des fonctions, nous avions promis de nous exécuter dans 48 heures. Ce qui a été fait à la satisfaction générale de la population de la ville de Matadi « .

Il convient par ailleurs de signaler que certains aspects non des moindres, qui n’étaient pas prévus dans le projet, ont également fait l’objet de discussions avec M. Madio Fall. C’est le cas de ceux ayant trait à l’achat de 9 groupes-motopompes et au changement de l’ancienne tuyauterie devenue vétuste. Grâce au plaidoyer fait par le gouverneur de province aux experts de la Banque Mondiale, tous ont été acceptés.

C’est ce qui fait qu’au jour d’aujourd’hui, ces groupes motopompes favorisent une certaine stabilité en matière de fourniture d’eau dans la ville de Matadi. Quant à la vieille tuyauterie, elle est en train d’être mise de côté.
Visite technique des sites

Le point de chute du séjour de la mission de supervision de la Banque Mondiale à Matadi a été la visite technique des différents sites. Aussitôt après l’entretien avec l’autorité provinciale, la délégation s’est rendue tour à tour à l’usine de traitement et de captage d’eau, située vers le débarcadère au quartier Dibongo, où elle a visité notamment les 4 groupes immergés d’une capacité de 4.650 m3 chacun et qui épargneront à la REGIDESO de dépendre totalement de la SNEL les jours à venir en cas de coupure de courant.

La délégation a également visité la cabine électrique des stations de pompage et de refoulement d’eau avec leurs 6 groupes-électrogènes de surface Haute Tension non encore opérationnels, le réservoir 7, situé au quartier Dibua-Nsakala, ainsi que celui situé au quartier Lemba, où la Mission s’est rendue compte de l’exécution des travaux de remplacement des vieilles tuyauteries par des nouvelles.

Les travaux de construction de la nouvelle usine de Mpozo, à l’entrée de Matadi et ceux du château d’eau, d’une capacité de 50 m 3 en pleine érection au quartier CMDC à Kinkanda, en vue de pallier aux difficultés récurrentes d’approvisionnement d’eau potable dans cette contrée de la ville de Matadi, ont aussi retenus l’attention de la mission qui, au finish, s’est déclarée très satisfaite de l’avancement des travaux.

Comme quoi, le projet PEMU s’emploie à prouver à l’opinion publique qu’il demeure le pilier de la réforme de la REGIDESO, initiée par le président Joseph Kabila, dans le cadre de la révolution de la modernité.

Par Dieudonné Muaka Dimbi