Agents de l’Etat impayés, dollar en hausse, la Biac toujours en difficulté… : Le 1er mai fêté dans la misère
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Tous les paramètres étaient réunis le dimanche 1e mais 2016 pour que les travailleurs congolais passent la fête du travail placé sous le thème : » Construire l’avenir avec le travail décent « , dans le recueillement. La grande difficulté est que bon nombre d’agents et fonctionnaires de l’Etat n’ont pas touché un rond à la fin du mois d’avril.
La situation n’a pas étonné outre mesure car elle est souvent récurrente. Les travailleurs congolais, en effet, sont habitués à vivre des mois d’impaiement des salaires au grand mépris de l’employeur. Le cas de la Société Commerciale de Transport et Port (SCTP) est suffisamment éloquent.
A travers le monde, les travailleurs fêtent la date historique en souvenir de la victoire récoltée de haute lutte auprès de l’employeur sur les droits des travailleurs jusque là non pris en compte. En occident comme ailleurs, les travailleurs jouissent de l’effectivité de ces droits.
Cas de la RDC
En République Démocratique du Congo, certes tout est suspendu à la disparition de l’icône de la musique congolaise, Shungu Wembadio alias Papa Wemba. Mais les ingrédients étaient réunis pour que la fête du 1er mai n’en soit pas une.
Les conditions psychologiques ne s’y prêtaient d’ailleurs pas. La banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) n’a pas été en mesure de libérer la totalité des fonds nécessaires au paiement des salaires des travailleurs. Le ministère du travail s’est contenté de présenter un communiqué annonçant le jour férié et son décalage du fait qu’il tombait un dimanche.
A cela, il faut ajouter la hausse des prix sur le marché consécutive à la montée vertigineuse du dollar. Même s’il a été constaté une légère diminution du taux de change, les étiquettes sur les marchés n’ont pas suivi la courbe descendante.
Par ailleurs le climat politique dominé par des discours relatifs à la fin du mandat présidentiel. L’intransigeance des uns et des autres sur cette épineuse question n’augure pas des lendemains apaisés. L’impact sur le plan social et économique est évident.
Pour la journée dominicale du 1er mai 2016, il n y a pas eu de défilé, les délégués syndicaux sont restés terrés chez eux, fauchés bien entendu.
Il en est de même des travailleurs qu’ils encadrent. Même les droits conquis en son temps grâce à la révolte des travailleurs demeurent théoriques quant à leur application. Dans certaines entreprises à titre exemplatif, le contrat de travail n’existe pas.
Là où il existe, son application n’est pas rigoureuse. L’employeur a parfois le droit de le rompre à sa guise. Les travailleurs souvent impuissants et désarmés se voient souvent obligés de rallier la position de l’employeur. En définitive, la fête des travailleurs en RDC est plus théorique que pratique.
Réaction du banc syndical
A ce propos d’ailleurs le Président de l’Intersyndicale nationale du Congo, Guy Kuku a dressé un tableau sombre de la situation des travailleurs congolais du secteur tant public que privé.
Il a indiqué que la problématique du travail décent demeure une préoccupation majeure des travailleurs congolais qui bénéficient des salaires insignifiants qui ne reflètent pas la valeur du travail fourni. Les fonctionnaires et agents croupissent dans la misère noire avec un salaire extraordinairement indécent et loin du minimum vital malgré la bancarisation de leur paie.
» Nous sommes dans un contexte où l’Etat congolais semble avoir opté pour une politique de bas salaire. Cette politique de bas salaire est venue se greffer à la situation de sous-traitance, le travail journalier pour des emplois permanents, le phénomène des nouvelles unités alors que l’Etat devait donner l’exemple aux autres employeurs dans le respect de traitement de ses citoyens » a-t-il renchéri.
A cette meme occasion le vice-Premier ministre et ministre de l’emploie, Willy Makiashi a notamment rappelé le lancement des différents programmes pour combattre le chômage en RDC.
» Exécuté par l’office national de l’emploie ONEM, le programme Emploie Diplômé vise l’amélioration des compétences professionnelles de 10.000 jeunes diplômés Congolais pour une période de quatre ans en raison de 2500 bénéficiaires par an dans la ville de Kinshasa, dans le Kongo Central et dans l’ex-Katanga, a-t-il indiqué.
Par G.O