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Estimant que le 1er ministre n’a pas saisi la portée de la question orale avec débat : Le député Mbindule initie une motion contre Matata

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Estimant que le 1er ministre n’a pas saisi la portée de la question orale avec débat : Le député Mbindule initie une motion contre Matata

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Ce député national s’est déclaré déçu par le fait que le 1er ministre continue de vanter la croissance économique et la maîtrise des cadres macro-économiques qui n’ont guère amélioré le  » panier de la ménagère  » du citoyen congolais

Le député national Mbindule Mitono Crispin a déclaré, vendredi 29 avril, qu’il va déposer sans délai une motion de censure au bureau de l’Assemblée nationale afin d’obtenir le départ du 1er ministre Augustin Matata Ponyo de la gestion de la chose publique, si ce dernier ne déclare pas solennellement sa démission devant les députés, séance tenante.

L’élu du peuple a fait cette déclaration lors d’une séance plénière de la chambre basse, dans la conclusion de sa question orale avec débat posée au chef du Gouvernement et axée sur le niveau d’exécution du programme gouvernemental 2012-2016.

Mbindule Mitono Crispin a appelé ses collègues députés nationaux à signer cette motion  » car, a-t-il dit, le peuple congolais mérite d’être dirigé par des hommes d’Etat qui respectent leurs engagements et répondent positivement à leurs aspirations et besoins « .

Le député Mbindule Mitono Crispin a, d’entrée de jeu,exprimé toute sa déception par le fait que le 1er ministre continue de vanter la croissance économique et la maîtrise des cadres macro-économiques qui n’ont guère amélioré le  » panier de la ménagère  » du citoyen congolais. De son avis, le chef du Gouvernement de la République semble n’avoir pas saisi la portée de la question et a fait le bilan de son mandat à la tête de l’exécutif national, en le comparant à celui de ses prédécesseurs.

Ecueils du programme gouvernement

Dans cet ordre d’idées, Mbindule Mitono Crispin a admis que le Gouvernement a présenté ce programme en 2012 juste pour obtenir son investiture et, 4 ans après la mise en œuvre de ce document, le député a relevé des contradictions notoires entre les prévisions du programme et les réalisations concrètes du Gouvernement sur le terrain ; le manque ou la mauvaise affectation des crédits pourtant prévus par le programme et le budget de l’Etat ; l’absence d’une autoévaluation, secteur par secteur, afin de jauger le niveau d’exécution du programme dans une période record ou mieux, l’inexistence des dispositifs de suivi efficace mis en place pour évaluer, à des temps réguliers, le chemin parcouru dans la matérialisation efficace de ce programme dans un contexte marqué par l’inexistence des mesures coercitives et correctives.

D’autres écueils sont l’inexistence des indicateurs de performance qui servent de repère pour le suivi et évaluation du programme dans chaque secteur ; le caractère aléatoire et imprécis du coût global de financement du programme 2012- 2016 ; la violation des principes de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources internes émanant du budget ordinaire de l’Etat et dans l’exécution de ce budget ; l’entretien par le 1er ministre d’un flou artistique pour rendre inaccessibles les ressources externes provenant des partenaires extérieurs dans le cadre de l’appui au programme ; la non allocation des crédits nécessaires à certaines priorités, notamment l’organisation des élections comme prévu dans le programme.

5 milliards de FC dépensés

En rapport avec le 1er objectif du programme du Gouvernement, le député Mbindule Mitono Crispin a démontré que l’Est du territoire national continue d’être le théâtre d’une insécurité inqualifiable avec un bilan macabre de plus de 1500 personnes tuées ou égorgées sauvagement en territoires de Beni, Lubero, Rutshuru, Walikale, en l’espace de 2 ans, en dépit de l’affectation de 5 milliards de francs congolais dans la réforme de l’armée, de la police et des services de sécurité.

Par ailleurs, la police nationale se distingue par la répression sanglante des manifestations pacifiques de l’opposition à l’instar de la Force publique de l’époque coloniale. Les conditions de vie des policiers et militaires restent déplorables ; les effectifs des agents de la Fonction publique restent toujours inconnus ; les lois et recommandations votées par le Parlement ne sont pas appliquées en vue d’améliorer le processus décisionnel au sein des Institutions caractérisées par la mauvaise gouvernance.

Actionnariat à CONGO AIRWAYS

 » Le 1er ministre reconnaît avoir dépensé près de 20 milliards de francs congolais pour le recensement général de la population. Où va tout cet argent car ce recensement n’est jamais fait ? « , s’est interrogé le député Mbindule Mitono Crispin, ajoutant que des dépenses hors budget comme la création de CONGO AIRWAYS, du Parc agroindustriel de BUKANGA LONZO, la construction de l’immeuble dit intelligent… sont financées par des comptes occultes échappant au contrôle de l’autorité budgétaire.

Citant des sources dignes de foi, le député a indiqué que le Gouvernement a puisé dans les caisses des entreprises et établissements publics, notamment, l’OGEFREM… pour l’achat des avions de CONGO AIRWAYS où le 1er ministre serait actionnaire, alors que son programme et les lois de finances ne prévoient pas pareil financement.

A propos de la réforme de la judiciaire et de la promotion des droits humains, le député a dénoncé le manque d’indépendance du pouvoir judiciaire, l’impunité de hautes personnalités gestionnaires de la chose publique, le surpeuplement et conditions inhumaines dans les prisons, des jugements et arrêts rendus en faveur des plus riches, le trafic d’influences, l’existence des lieux de détention échappant au contrôle du ministère public, des arrestations et détentions arbitraires et illégales, des transactions des amendes exorbitantes de toute sorte.

Intention délibéré de ne pas financer les élections?

Le député a aussi décrié, en cette année 2016 sensée être électorale, la violation flagrante des droits humains par le Gouvernement, à cause de la restriction de l’espace public, l’étouffement des manifestations pacifiques des partis de l’opposition, la fermeture des médias proches ou appartenant à certains leaders de l’opposition, la menace et l’intimidation à l’encontre de tout citoyen congolais qui ose parler de l’alternance démocratique en RD Congo.

Il ainsi fustigé l’intention délibérée du Gouvernement de ne pas financer l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, alors que le programme prévoit d’allouer des crédits nécessaires à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

En rapport avec le 2ème objectif du programme gouvernemental, le député a, entre autres, fustigé l’accentuation de la pauvreté dans tout le pays, le fait que l’indice du développement humain est parmi les plus bas de la planète, le fait que les zones économiques spéciales (ZES) ne sont pas toujours créées, la dollarisation à outrance de l’économie congolaise, la gestion calamiteuse de la Société nationale d’électricité (SNEL) où, malgré l’apport des partenaires et investisseurs étrangers pour la réhabilitation du barrage d’Inga, les délestages, coupures intempestives et absence totale du courant électrique dans la quasi-totalité des villes et territoires de la RD Congo… continuent de faire parler d’eux.

Eu égard à toutes ces défaillances et à la gestion catastrophique du patrimoine de l’Etat, Mbindule Mitono Crispin affirme que le 1er ministre et son gouvernement méritent une cote insuffisante pour n’avoir réalisé que 18, 9 % des objectifs fixés dans le programme d’action du gouvernement.

Par Marcel Tshishiku

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