Lubumbashi : une marche des opposants étouffée
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Entretemps, le siège de l’UNAFEC vandalisé à Kinshasa et dans la capitale du Haut-Katanga
La police a dispersé hier mercredi 20 avril à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, où près de 5 000 militants des partis politiques de l’opposition c’étaient mobilisés pour protester contre le troisième mandat du président Joseph Kabila et contre tout report de la présidentielle au delà de novembre 2016.
Mais cette marche a été étouffée par la Police, qui était déployée tôt le matin dans plusieurs artères de la ville, surtout devant le siège du parti de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, dans la commune de Kenya.
Ces militants de l’opposition étaient essentiellement composés des jeunes gens et s’étaient rassemblées tôt le matin aux abords du siège provincial de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) avant d’être dispersés par la police à coup de grenades lacrymogènes vers 9h30 heure locale (7h30 GMT).
» Kabila doit partir « , » venez nous tuer, nous sommes fatigués » du régime, scandaient en swahili ces opposants. La police a interpellé » quatre personnes « , accusés » d’avoir pillé un bistrot « . Des allégations que rejette l’Unafec.
Le siège de l’Unafec vandalisé à Lubumbashi
La veille, selon plusieurs témoins, des effigies de Moïse Katumbi placées devant le bureau provincial du parti avaient été arrachés par des policiers.
Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le président de l’Unafec, avait alors accusé le pouvoir de soutenir des » actes anti-démocratiques « , le siège de son parti à Kinshasa ayant par ailleurs été saccagé.
VSV accuse les autorités d’avoir instrumentalisé la police et des personnes manifestement instrumentalisées pour saccager le siège de l’UNAFEC. Pourtant, Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga, investi candidat du G7, la coalition de sept partis passés de la majorité à l’opposition au président Joseph Kabila, avait annoncé qu’il va tenir le meeting ce jeudi 21 avril 2016 à Lubumbashi.
Plusieurs observateurs avertis craignent la manière dont le climat politique devient de plus en plus tendu en République démocratique du Congo en raison de l’incertitude liée au probable report de la présidentielle, censée avoir lieu avant la fin de l’année.
Faits similaires à Kinshasa
Dans un communiqué, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) dénonce les actes de vandalisme perpétrés, mardi 19 avril 2016, au siège du parti politique de l’opposition (UNAFEC), membre de la plate forme G7, sis avenue de l’Enseignement à Kinshasa/Kasa-Vubu.
Selon les informations parvenues à la VSV, un groupe de gens munis d’armes blanches accompagnés de quelques hommes en uniforme de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des cadres du parti » UNAFEC » proches de la Majorité Présidentielle (MP), plate-forme soutenant le Président Joseph KABILA, se sont rendus sur avenue de l’Enseignement au siège du parti politique UNAFEC de monsieur Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
Dès l’arrivée sur les lieux, ce groupe des gens munis d’armes blanches se s’est introduit au siège de l’UNAFEC en escaladant le mur.
Une fois à l’intérieur, ces gens ont commencé à arracher l’effigie du président national de l’UNAFEC déployée sur le panneau, le drapeau et autres symboles du parti ainsi que tous les écrits sur le mur à l’extérieur du siège. Avant de quitter les lieux, ce groupe de gens a promis d’y revenir mercredi 20 avril 2016, regrette l’ONGDH.
Par Godé Kalonji