Hier lundi 18 avril des centaines de policiers armés jusqu’aux dents ont été déployés à travers les principales artères de la ville de Kinshasa pour contraindre les vendeurs ambulants à aller chercher fortune ailleurs !

Mais cette initiative qui ressemble à toutes les autres prises dans le passé par les responsables concernés a été prise sans compter avec l’état d’âme de la population fortement marquée par la détérioration excessive de ses conditions de vie.

En effet, depuis quelques semaines la population du pays, en général et celle de la ville de Kinshasa, en particulier ne sait plus à quels saints se vouer pour trouver des moyens de faire face à la surenchère de produits et services de première nécessité sans commune mesure avec la modicité de son revenu !

Mais les faits sociaux observables tous les jours démontrent que la catégorie la plus vulnérable de la population par rapport à cette surenchère est celle constituée de vendeurs et revendeurs ambulants qui vivent sur les petits capitaux qui ne leur appartiennent pas en propre.

De plus en plus nombreux dans les villes du pays et plus particulièrement à Kinshasa, ces vendeurs et revendeurs dépendent de marchés qui ne paient plus à cause de l’extrême pauvreté de populations qui ne peuvent plus compter que sur leur salaire devenu à la fois symbolique et aléatoire.

Un comportement imprévisible !

Mais voilà qu’arrive le temps où ces vendeurs et revendeurs sont interdits d’opérer pendant que survient une crise multiforme qui les incite à batailler fort pour survivre avec leurs familles. Résultat : la résistance à l’interdiction d’opérer dans les rues qui ressemble fort à une guerre rangée entre les précités et les agents chargés du maintien de l’ordre !

C’est cela justement qui est arrivé hier lundi à Kinshasa où des courses poursuites ont été observées en différents endroits entre policiers et vendeurs ou revendeurs, selon le cas.

Nous citerons des scènes de fortes agitations qui se sont déroulées sur le boulevard du 30 juin, plus exactement face au restaurant Al Dar exploité par des sujets libanais, et sur l’avenue Mpolo, plus exactement autour de la représentation de la compagnie belge de transport aérien Brussels Airlines, où des vendeurs et revendeurs armés de grosses pierres ont eu à faire face à des éléments de la police prêts à tirer dans le tas !

Cette situation qui a mal caché une révolte populaire a plus ou moins perturbé le trafic à travers la ville où des embouteillages et bouchons indescriptibles ont eu droit de cité pendant de longues heures au point de paralyser l’essentiel des activités du jour.

Ce qui s’est passé hier en certains endroits dans la capitale a été qualifié par certains de fait divers.
Oui mais un fait divers qui cache mal un fait politique majeur pour demain affirment d’autres ! Mais qui a raison, qui a tort ?

Ceux qui savent lire les signes du temps estiment que le moment présent n’est pas indiqué pour se frotter à la population dont le comportement très changeant peut surprendre à tout moment !

Par Bamporiki Chamira