Type de recherche

Gouvernement de cohésion : déjà six mois perdus !

A la une La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Gouvernement de cohésion : déjà six mois perdus !

Partager

Face à cette tergiversation, certains Congolais soutiennent désormais que l’équipe promise n’est plus une priorité pour l’initiateur des concertations nationales qui n’aurait plus besoin de cohésion nationale après la déroute du M23

Personne ne pouvait imaginer que le gouvernement de cohésion nationale, promis tambours battants par Joseph Kabila à la fin des travaux des concertations nationales, attendrait encore six longs mois pour être effectif.

Pourtant, depuis octobre 2013 jusqu’en ce mois d’avril 2014, cela fait exactement la moitié d’une année depuis que l’annonce a été faite à travers les réponses de l’initiateur de ce forum du Palais du peuple aux recommandations des participants.

On se rappellera que Joseph Kabila avait même donné les lignes directives ainsi que les priorités du gouvernement promis qui devait voir le jour immédiatement après, avec des objectifs à atteindre avant la fin du mois de décembre 2013.

Malgré cette volonté affichée, un proche de la Majorité présidentielle ayant requis l’anonymat avait laissé entendre que  » ce gouvernement ne verra pas le jour avant le mois de janvier 2014 « . A l’époque, c’était difficile de le croire, au regard de l’ampleur des travaux des concertations, où un accent particulier a été mis sur le besoin de la  » cohésion nationale  » tant souhaitée par le pouvoir actuel.

Mais, les données semblent avoir changer. Car, à l’époque, il y avait encore la guerre à l’Est. Une crise imposée aux Congolais par le Rwanda, sous couvert du M23. Il fallait donc mettre tout en œuvre pour réunir les Congolais de toutes tendances (Majorité, Opposition et Société civile) autour d’une même table, en vue de faire face à cette agression.

Un mois après les concertations, alors que les recommandations n’étaient pas encore entrées dans leur phase d’application, le M23 a été défait de manière inattendue, par les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), appuyées par la Brigade spéciale de la Monusco.

C’est là que tout le blocage a commencé. Car le but principal des concertations nationales était de rechercher la cohésion pour faire face à la guerre à l’Est. Raison pour laquelle il fallait un gouvernement comprenant aussi bien les ministres de l’Opposition, de la Majorité que de la Société civile, et amnistier des prisonniers politiques dont Kutino Fernando, Diomi Ndongala et autres.

Tout cela ne semble plus une priorité pour l’initiateur de ce forum. Mais à en croire une certaine opinion, un autre combat de taille consistait à convaincre les partis de la vraie Opposition ayant refusé de prendre part aux travaux du Palais du peuple, afin qu’ils acceptent de faire partie de cette nouvelle équipe de l’exécutif. Question de donner à ce dernier une dose de crédibilité vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Mais c’était malheureusement un combat perdu d’avance, quand on sait qu’un parti comme l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est resté constant dans sa démarche et sa vision politique en République démocratique du Congo après les élections émaillées de fraudes massives de 2011.

Pendant ce temps, la question de l’amnistie a brusquement changé de contenu, par rapport aux recommandations des concertations nationales. Promulguée le 11 février 2014, cette loi d’amnistie n’est toujours pas entrée en vigueur jusqu’à ce jour. Selon quelques indiscrétions,  » la ministre de la Justice doit sillonner toutes les prisons de la RDC pour lister les amnistiables, et cela ne peut pas se faire en une semaine « .

Entretemps, deux mois se sont écoulés sans qu’aucun prisonnier n’ait été amnistié. Mais déjà, dans les sphères politiques nationales, on écarte les noms des prisonniers politiques cités dans les résolutions du Palais du peuple. Ce qui dénature même le sens de la  » cohésion nationale « .

D’autres analystes sont d’avis qu’il faut au préalable que l’amnistie soit d’abord appliquée pour que les amnistiables du M23 soient également représentés dans le nouvel exécutif national. Argument rejeté par le porte-parole du gouvernement qui, en réponse à une question, s’est demandé  » comment Roger Lumbala peut savoir qu’il est bénéficiaire de la loi d’amnistie, alors qu’aucun nom n’est encore connu « .

Des Congolais optimistes pensaient que Kabila attendait la rentrée parlementaire du mars 2014 pour annoncer la publication du nouveau gouvernement.

Trois semaines après l’ouverture de cette session, aucun signe annonciateur n’est observé.  » Cette session parlementaire prend fin le 15 juin 2014, donc le chef de l’Etat a encore une marge de temps pour agir « , lance-t-on au sein de la Majorité actuelle.

Dans l’entre-temps, lors de la dernière réunion de la Majorité tenue dans la ferme présidentielle de Kingakati, dans la périphérie de la ville de Kinshasa, Kabila et ses  » camarades  » de la MP se sont plus attardés sur la question de l’article 220 de la Constitution et sur le débat autour de sa révision. Rien n’a été dit quant à la formation du nouveau gouvernement. Au point qu’Augustin Matata Ponyo, l’actuel premier ministre, reste inquiet sur son avenir à la primature.

C’ici aussi l’occasion de rappeler l’accord-cadre d’Addis-Abbeba qui doit être respecté par tous les pays signataires de ce document, dont la République démocratique du Congo. Cet accord insiste sur le besoin de la cohésion nationale, ce que Kinshasa n’a pas encore respecté. Même la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU est claire à ce propos.

Par Lefils Matady


Face à cette tergiversation, certains Congolais soutiennent désormais que l’équipe promise n’est plus une priorité pour l’initiateur des concertations nationales qui n’aurait plus besoin de cohésion nationale après la déroute du M23
Par Lefils Matady

Personne ne pouvait imaginer que le gouvernement de cohésion nationale, promis tambours battants par Joseph Kabila à la fin des travaux des concertations nationales, attendrait encore six longs mois pour être effectif.

Pourtant, depuis octobre 2013 jusqu’en ce mois d’avril 2014, cela fait exactement la moitié d’une année depuis que l’annonce a été faite à travers les réponses de l’initiateur de ce forum du Palais du peuple aux recommandations des participants.

On se rappellera que Joseph Kabila avait même donné les lignes directives ainsi que les priorités du gouvernement promis qui devait voir le jour immédiatement après, avec des objectifs à atteindre avant la fin du mois de décembre 2013.

Malgré cette volonté affichée, un proche de la Majorité présidentielle ayant requis l’anonymat avait laissé entendre que  » ce gouvernement ne verra pas le jour avant le mois de janvier 2014 « . A l’époque, c’était difficile de le croire, au regard de l’ampleur des travaux des concertations, où un accent particulier a été mis sur le besoin de la  » cohésion nationale  » tant souhaitée par le pouvoir actuel.

Mais, les données semblent avoir changer. Car, à l’époque, il y avait encore la guerre à l’Est. Une crise imposée aux Congolais par le Rwanda, sous couvert du M23. Il fallait donc mettre tout en œuvre pour réunir les Congolais de toutes tendances (Majorité, Opposition et Société civile) autour d’une même table, en vue de faire face à cette agression.

Un mois après les concertations, alors que les recommandations n’étaient pas encore entrées dans leur phase d’application, le M23 a été défait de manière inattendue, par les Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc), appuyées par la Brigade spéciale de la Monusco.

C’est là que tout le blocage a commencé. Car le but principal des concertations nationales était de rechercher la cohésion pour faire face à la guerre à l’Est. Raison pour laquelle il fallait un gouvernement comprenant aussi bien les ministres de l’Opposition, de la Majorité que de la Société civile, et amnistier des prisonniers politiques dont Kutino Fernando, Diomi Ndongala et autres.

Tout cela ne semble plus une priorité pour l’initiateur de ce forum. Mais à en croire une certaine opinion, un autre combat de taille consistait à convaincre les partis de la vraie Opposition ayant refusé de prendre part aux travaux du Palais du peuple, afin qu’ils acceptent de faire partie de cette nouvelle équipe de l’exécutif. Question de donner à ce dernier une dose de crédibilité vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Mais c’était malheureusement un combat perdu d’avance, quand on sait qu’un parti comme l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) est resté constant dans sa démarche et sa vision politique en République démocratique du Congo après les élections émaillées de fraudes massives de 2011.

Pendant ce temps, la question de l’amnistie a brusquement changé de contenu, par rapport aux recommandations des concertations nationales. Promulguée le 11 février 2014, cette loi d’amnistie n’est toujours pas entrée en vigueur jusqu’à ce jour. Selon quelques indiscrétions,  » la ministre de la Justice doit sillonner toutes les prisons de la RDC pour lister les amnistiables, et cela ne peut pas se faire en une semaine « .

Entretemps, deux mois se sont écoulés sans qu’aucun prisonnier n’ait été amnistié. Mais déjà, dans les sphères politiques nationales, on écarte les noms des prisonniers politiques cités dans les résolutions du Palais du peuple. Ce qui dénature même le sens de la  » cohésion nationale « .

D’autres analystes sont d’avis qu’il faut au préalable que l’amnistie soit d’abord appliquée pour que les amnistiables du M23 soient également représentés dans le nouvel exécutif national. Argument rejeté par le porte-parole du gouvernement qui, en réponse à une question, s’est demandé  » comment Roger Lumbala peut savoir qu’il est bénéficiaire de la loi d’amnistie, alors qu’aucun nom n’est encore connu « .

Des Congolais optimistes pensaient que Kabila attendait la rentrée parlementaire du mars 2014 pour annoncer la publication du nouveau gouvernement.

Trois semaines après l’ouverture de cette session, aucun signe annonciateur n’est observé.  » Cette session parlementaire prend fin le 15 juin 2014, donc le chef de l’Etat a encore une marge de temps pour agir « , lance-t-on au sein de la Majorité actuelle.

Dans l’entre-temps, lors de la dernière réunion de la Majorité tenue dans la ferme présidentielle de Kingakati, dans la périphérie de la ville de Kinshasa, Kabila et ses  » camarades  » de la MP se sont plus attardés sur la question de l’article 220 de la Constitution et sur le débat autour de sa révision. Rien n’a été dit quant à la formation du nouveau gouvernement. Au point qu’Augustin Matata Ponyo, l’actuel premier ministre, reste inquiet sur son avenir à la primature.

C’ici aussi l’occasion de rappeler l’accord-cadre d’Addis-Abbeba qui doit être respecté par tous les pays signataires de ce document, dont la République démocratique du Congo. Cet accord insiste sur le besoin de la cohésion nationale, ce que Kinshasa n’a pas encore respecté. Même la Résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU est claire à ce propos.

Etiquettes :

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *