Matadi : Les anciens policiers-semainiers de l’ex ONATRA en colère
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Le vendredi 11 mars dernier, les activités au port maritime international de Matadi ont failli être perturbées par les ex policiers-semainiers de la Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP ou l’ex. Onatra) qui, très tôt dans la matinée, ont barricadé l’entrée principale desdites installations situées en plein centre-ville, devant l’immeuble » Ami-Congo « , dans la commune de Matadi. Ils empêchaient ainsi toute entrée et sortie des véhicules ainsi que des agents des différents services y œuvrant.
A l’origine de leur colère, le conflit de travail qui les oppose à cette société depuis bientôt 10 ans. Pour Jean-Louis Bunga Lusala, président de ces 404 ex. policiers-semainiers, leur colère fait suite à la non mise en application des textes contenus dans le protocole d’accord, qu’ils ont pourtant signé conjointement depuis 2010 avec les responsables du Département des Ports maritimes.
Et cela, en dépit de la forte pression qu’ils ne cessent d’exercer à leur endroit. Alors que l’article 5 dudit protocole d’accord stipule noir sur blanc que la priorité d’embauche, en cas d’engagement de nouvelles unités, devrait impérativement être accordée à ces derniers qui, malheureusement, continuent à broyer du noir avec toutes les charges familiales sur leur dos, suite à l’indifférence manifeste des responsables de la SCTP vis-à-vis de leur dossier.
Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, de 2010 à ce jour, renseigne notre source, la SCTP a déjà procédé à l’engagement de beaucoup d’agents, pour la plupart des » recommandés » venus d’autres cieux,au détriment de ces ex policiers-semainiers, dont certains ont rendu plus de 20 ans de bons et loyaux services au sein de cette entreprise en qualité des journaliers.
A noter que le dernier recensement opéré à leur intention, du 8 au 9 Juin 2015, signale qu’au nombre de 404 qu’ils étaient hier, seuls 321 figurent actuellement sur la nouvelle liste à la disposition de la SCPT. 49 d’entre eux ont été empêchés le jour de cette opération de recensement et n’ont pas été considérés, 14 sont morts, tandis que les 20 autres font partie de la première vague qui ont été engagés. Et depuis plus rien, d’où leur colère.
Au vu de tout ce qui précède, ces derniers n’ont que deux revendications qu’ils formulent à l’endroit des responsables de la SCTP.
La première consiste en leur engagement, devant être sanctionné par la signature d’un contrat à durée déterminée ou indéterminée.
La seconde consiste à l’application stricte, en cas de refus de leur engagement, de l’article 63 du code du travail, qui recommande le paiement, à chacun d’entre eux, de 36 mois de salaire.
Il convient par ailleurs de signaler que la vive tension qui a régné le vendredi dernier à l’entrée du port maritime international de Matadi et laquelle a été orchestrée par les manifestants en colère, a été sanctionnée par la destruction, par les éléments de la Police, de la barrière érigée pour la circonstance par les ex policiers-semainiers afin de laisser la libre voie à la circulation des personnes et des véhicules.
Toutefois, les échauffourées entre manifestants et police ont causé des blessés légers parmi les ex Policiers-semainiers dont trois ont été appréhendés par la police.
Par Dieudonné Muaka Dimbi