Au regard de l’aveu d’impuissance du président de la Ceni d’organiser les élections dans les délais constitutionnels: Franck Diongo désavoue Corneille Nangaa
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Pour ce député, avec ou sans les élections, le mandat de l’actuel chef de l’Etat prend fin le 19 décembre 2016
Le Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) et le Front Anti Dialogue (FAD) récusent le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa. Pour cause, l’aveu d’impuissance de ce dernier d’organiser les élections en République démocratique du Congo (RDC) dans les délais fixés par la Constitution.
Le député national Franck Diongo, président national du MLP et du FAD, l’a déclaré hier mardi 23 février 2016 au cours d’un point de presse tenu au siège de sa formation politique à Kinshasa.
Au même moment, il a appelé toute la classe politique a désavoué Nangaa qui a finalement ôté son masque pour s’afficher du côté de la Majorité présidentielle en vue d’accompagner Joseph Kabila à demeurer au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat.
Pour Franck Diongo, « Nangaa a fait une déclaration grave, inacceptable et inadmissible. Il a eu l’audace de dire en public qu’il n’y aura pas d’élections dans les délais constitutionnels ».
Or, le processus électoral ayant une base légale, le président de la Commission électorale nationale indépendante a le devoir de se soumettre à la Constitution, estime l’élu de la Lukunga. Ce député national de l’Opposition radicale a fustigé, en outre, l’appel d’offre lancé par le n°1 de la Ceni pour l’enrôlement des électeurs, sans pour autant tenir compte des contraintes constitutionnelles.
Par ce geste, « les masques sont tombés. Nangaa travaille maintenant à visage découvert. Il a pris position pour accomplir la volonté de Kabila. Il agit dans la logique de consacrer le glissement », a-t-il prévenu.
Appel à la société civile
Pour ne pas perdre du temps, l’honorable Franck Diongo lance un appel à la société civile, d’où serait issu Nangaa, de remplacer ce dernier, dans le délai le plus court, à la tête de la Ceni, en vue de faire accélérer le processus électoral qui tarde à prendre la vitesse de croisière par la volonté de ceux qui créent des crises artificielles.
Ligne de démarcation entre la fin du mandat de Kabila et le processus électoral
Franck Diongo recadre les choses pour signaler à la population et aux acteurs politiques qu’il n’existe aucun lien entre la fin du mandat de Joseph Kabila et le processus électoral. « Les deux ne sont pas liés », a-t-il prévenu, poursuivant qu’il y a une ligne de démarcation entre les deux.
Donc, « quoiqu’il arrive, le 19 décembre 2016, ce sera la fin du mandat de Joseph Kabila, même si l’élection présidentielle n’a pas eu lieu. La Constitution est claire à ce sujet, le mandat présidentiel est de cinq ans, renouvelable une seule fois. Point barre », rappelle–t-il.
Diongo invite les dirigeants de la République démocratique du Congo à copier l’exemple haïtien où le président, arrivé fin mandat, a déposé le pouvoir, alors que les élections n’ont pas encore été organisées.
Ce, pour éviter des crises multiformes susceptibles de plonger le pays dans le chaos. Vu cet exemple, Diongo se dit certain qu’avec ou sans les élections, la fin du règne de Kabila est le 19 décembre 2016.
Hommages à Ban Ki-moon
Le député national Franck Diongo salue la visite, en République démocratique du Congo, du secrétaire général de l’ONU, le Coréen Ban Ki-moon. « Cela prouve l’intérêt qu’il a vis-à-vis de la RDC ».
Ainsi, le MLP entend remettre un mémo à ce diplomate onusien pour dénoncer le non respect des droits de l’homme en République démocratique du Congo et bien d’autres abus.
Le MPL souhaite, donc, que pendant cette période électorale, Ban Ki-moon nomme un rapporteur spécial des Nations Unies en RDC en matière des droits de l’homme. Il aura pour tâche, entre autres, d’établir le monitoring pour que ceux qui ne respectent pas les droits de l’homme soient déférés devant les juridictions compétentes en vue de répondre de leurs actes.
Concernant le renouvellement du mandat de la Monusco en mars prochain, Franck Diongo souhaite voir la mission onusienne se doter du pouvoir d’observer, de surveiller les élections et de certifier les résultats. Aussi, suggère-t-il, que la Monusco ait, désormais, le mandat de la police, en cette année électorale, en vue de protéger la population en cas de répression brutale pendant les manifestations pacifiques.
Par LM