Contrairement aux années passées : La Saint Valentin complètement ignorée par les Kinois
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Les laïcs de l’humanité entière ont fêté, hier dimanche 14 février 2016, la Saint Valentin, consacrée aux couples amoureux. Auparavant, cette journée était plus célébrée en Occident. Au fil du temps, elle a pris de l’ampleur jusqu’à séduire les Congolais pour qui le 14 février ne passait plus inaperçu.
Dans des universités, les étudiants s’habillaient en rouge et noire. La même tenue était visible dans toutes les rues de la capitale, de même que dans des terrasses, bistrots et autres lieux de jouissance. Des soirées festives étaient organisées ici et là en l’honneur des amoureux.
Mais cette année, la Saint Valentin a été complètement ignorée par les habitants de la ville de Kinshasa. Les difficultés sociales et financières auxquelles font face de nombreuses familles sont sans nul doute à la base de cette situation.
Même sur les réseaux sociaux, les internautes n’ont pas senti la Saint Valentin en République démocratique du Congo. Pas de tenue appropriée, pas de cadeaux échangés, encore moins de baisers entre amoureux.
Plusieurs parents sont ravis du fait que cette fête ait perdu son ampleur. Car beaucoup de délinquants et autres inciviques en profitaient pour abuser des enfants d’autrui. Selon des témoignages, des garçons mal intentionnés s’arrangeaient pour droguer les filles et les détruire, avant de les dépouiller de tous leurs biens de valeur.
Obscénité, déviationnisme, délinquance… sont des antivaleurs qui caractérisaient cette journée. Raison pour laquelle plusieurs responsables des Eglises chrétiennes soutiennent que cette fête est païenne.
Origine de la Saint Valentin
La Saint-Valentin est une fête laïque, ce saint ayant d’ailleurs été rayé du calendrier liturgique en 1969, mais laissé dans les calendriers régionaux.
Le 14 février (a.d. XVI Kalendas Martias) ne correspond à aucune fête dans la religion romaine et n’a pas d’origine antique. LesLupercales, fêtes faunesques, se déroulant le 15 février ne peuvent être assimilées à une fête des amoureux contrairement à ce qu’écrivent certains.
L’origine réelle de cette fête est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique où le jour de la Saint-Valentin du 14 février était fêté comme une fête des amoureux car l’on pensait que les oiseaux choisissaient ce jour pour s’apparier. Restée vivace dans le monde anglo-saxon, comme Halloween, cette fête s’est ensuite répandue à travers le continent à une époque récente.
L’on retrouve ce même rapprochement de la Saint-Valentin avec les amoureux dans les poèmes d’Othon de Grandson, vivant en Angleterre, de Chaucer et de son contemporain Charles d’Orléans (1394-1465) alors retenu captif en Angleterre qui fait souvent allusion à la Saint-Valentin jour où les amoureux se choisissaient leur partenaire ou renouvelaient leur serment.
Selon Marc-René de Voyer d’Argenson (1722-1782), Charles d’Orléans aurait choisi ce saint comme patron des amoureux en souvenir de la « cour d’Amour » que tenait chez elle sa mère Valentine Visconti2, mais peut-être, résidant alors en Angleterre, n’a t’il fait que reprendre les mêmes sources folkloriques que Chaucer ?
Saint Valentin fêté le 14 février avait été désigné par l’Église catholique comme saint patron des amoureux[réf. nécessaire].
En tout cas la Vie des Saints d’Adrien Baillet3, 1704, dans la rubrique consacrée à Saint-Valentin ne fait pas la moindre allusion au fait que Saint-Valentin serait le patron des amoureux…
Coutumes contemporaines liées à cette fête
La fête est maintenant associée plus étroitement à l’échange mutuel de » billets doux » ou de valentins illustrés de symboles tels qu’un cœur ou un Cupidon ailé.
À l’envoi de billets au XIXe siècle a succédé l’échange de cartes de vœux. Cependant, en Amérique du Nord, les échanges de cartes ne se font pas selon la conception européenne où la carte de Saint-Valentin est envoyée à une personne » unique « . Il n’est pas rare qu’une personne y envoie une dizaine de cartes, et même que des élèves d’école primaire en envoient à leur maîtresse d’école.
En France, le dessinateur Raymond Peynet est l’auteur d’illustrations emblématiques des couples d’amoureux dont l’une a été reprise sur un timbre » Saint-Valentin de Peynet » par la Poste.
Les trois Valentin considérés comme saints
Au moins trois saints différents sont nommés Valentin, tous trois martyrs4. Leur fête a été fixée le 14 février par décret du pape Gelase Ier, en 495. C’est à cette date qu’ils sont mentionnés dans les premiers martyrologes5 :
» Valentin de Rome, un prêtre qui a souffert le martyre à Rome dans la seconde moitié du IIIe siècle et qui a été enterré sur la Via Flaminia.
» Valentin de Terni, un évêque d’Interamma (le Terni moderne), qui a également souffert le martyre dans la deuxième moitié du IIIe siècle et qui a également été enterré sur la Via Flaminia.
» un troisième Valentin, ayant vécu en Afrique avec d’autres compagnons.
Selon certaines sources, les deux premiers Valentin (morts à la même période et enterrés au même endroit), seraient en fait une même personne, présentée sous ses deux fonctions successives.
Origine médiévale en Angleterre
La première mention du jour de la Saint-Valentin avec une connotation amoureuse remonte au XIVe siècle en Angleterre, où l’on croyait que le 14 février était le jour où les oiseaux s’appariaient (lire entre autres » La Dame à la licorne « ).
Cette croyance est mentionnée dans les écrits de Geoffrey Chaucer au XIVe siècle. Il était courant durant cette période que les amoureux échangent des billets et s’appellent chacun leur Valentin. Un de ces billets du XIVe siècle se trouverait à la British Library. Il est probable que nombre de légendes sur la Saint-Valentin ont été inventées pendant cette période. Parmi ces légendes, on trouve celles-ci :
» La veille du martyre de Saint Valentin, il a glissé un » valentin » à la fille du geôlier qui aurait lu » de la part de votre Valentin « .
» Pendant une période d’interdiction de mariage des soldats romains par l’empereur Claude II, Saint Valentin arrangeait secrètement les mariages. Dans la plupart des versions de cette légende, le 14 février est la date liée à son martyre.
Ce fut Othon de Grandson, lors de la deuxième moitié du XIVe siècle, poète et capitaine vaudois à la cour d’Angleterre, qui fit connaître cette coutume dans le monde latin, notamment à la cour de Savoie : trente pour cent de sa poésie est dédiée à cette tradition. Citons par exemple La Complainte de Saint Valentin (I et II), La Complaincte amoureuse de Saint Valentin Gransson, Le Souhait de Saint Valentin et Le Songe Saint Valentin.
Au début du XVe siècle, Charles d’Orléans fit connaître l’œuvre d’Othon à la cour de France. Il écrivit lui-même plusieurs poèmes dédiés à la Saint-Valentin. Par la suite, cette tradition se perdit dans le monde latin et ne fut réactualisée qu’au XIXe siècle.
Par LM