A l’issue de l’audience lui accordée hier à Bruxelles : Edem Kodjo muet après sa rencontre avec Tshisekedi
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Après le face-à-face avec le Leader Maximo qui a duré deux heures, le Togolais a évité de répondre aux questions de la presse
Le président national de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a reçu en audience, hier jeudi 4 Février 2016, dans sa résidence bruxelloise, Edem Kodjo, l’émissaire de l’Union Africaine (UA) pour le dialogue en République démocratique du Congo (RDC).
Cette rencontre qui a duré deux heures, soit de 15h 45′ à 17h 45′, s’est déroulée dans une ambiance cordiale où les deux personnalités ont échangé sur la situation politique en RDC dans son ensemble, particulièrement autour du dialogue politique en vue de baliser la voie, selon son initiateur, aux élections à venir au pays de Lumumba.
Au terme de cette audience, l’ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine et membre du groupe des sages de l’UA a refusé de parler à la presse.
Ce qui a donné lieu aux spéculations dans le chef des observateurs avisés. Chacun commente ce refus de parler à sa manière. Le suspense à l’ordre du jour.
Toutefois, la semaine dernière, le Lider Maximo a rendu public un communiqué clarifiant la position de l’Udps concernant le fameux dialogue.
Pour cette formation politique, il n’est pas question de prendre part au dialogue initié par Joseph Kabila qui constitue également un problème, avec la facilitation de l’Union africaine. Mais à ce stade, personne ne sait dire si Tshisekedi est resté campé sur sa position, surtout qu’il a toujours été constant dans ses prises de position.
Le refus de faire une quelconque déclaration à la presse peut être stratégique pour Edem Kodjo qui préfère garder, sans nul doute, la primeur à la présidente de la Commission de l’Union africaine A qui l’a mandaté.
Pour le Sphinx de Limete, le dialogue politique devrait se tenir conformément à l’Accord Cadre d’Addis-Abeba et aux Résolutions des Nations Unies sous la facilitation internationale.
Dans sa feuille de route rendue publique en février 2015, l’UDPS prévoyait un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, sous une médiation internationale, afin de baliser le processus électoral. Parmi ses exigences, le remplacement du bureau de la Ceni par d’autres animateurs après consensus, le contentieux électoral de 2011 et bien d’autres points.
De son côté, à travers une ordonnance signée le 28 novembre 2015, Joseph Kabila a annoncé la convocation d’un dialogue inclusif qui, jusqu’alors, tarde à venir.
La grande majorité des partis de l’Opposition ont dit non à l’initiative du président de la République, estimant qu’il s’agissait de stratagèmes pour modifier la Constitution, négocier un troisième mandat, ou alors obtenir un glissement pour tenir les élections au-delà du délai constitutionnel. Pourtant, le mandat constitutionnel de Joseph Kabila prend fin en novembre 2016, et les textes lui interdisent de briguer un troisième mandat.
Pendant ce temps, les jours et les semaines s’égrènent vers la deadline que sont les élections de fin novembre 2016.
Mais jusqu’à ce jour, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ne manifeste aucun signe pour conduire les Congolais à remplir ce devoir civique. Le gouvernement, de son côté, traîne à financer le processus. A peine 17% du montant de la première tranche vient d’être mis à la disposition de la centrale électorale.
Vivement sa feuille de route
Le mercredi 20 janvier 2016, Edem Kodjo avait reçu une forte délégation de l’UDPS conduite par le SG Bruno Mavungu. Ce dernier avait remis la feuille de route, au nom de sa formation politique, pour la sortie de crise.
Ce document rendu public en février dernier retrace la position du parti d’Etienne Tshisekedi sur le dialogue qui, selon Limete, reste la voie royale pour sortir le pays du bourbier.
Mais l’UDPS veut, en lisant cette feuille de route, que ce forum se passe sous la facilitation de la communauté internationale et conformément à l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba et aux Résolutions 2098, 2147 et 2211 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Les grandes lignes de la feuille de route de l’UDPS
Le parti d’Etienne Tshisekedi exige toujours la médiation internationale pour arbitrer ce dialogue politique. L’UDPS estime que le dialogue est une occasion de définir un nouveau cycle électoral de manière consensuelle, en vue de réussir l’organisation de la présidentielle d’abord, et des législatives en suite. Ce, dans le délai constitutionnel, soit conformément à l’article 73 de la constitution, au plus tard avant le 19 septembre 2016.
Etienne Tshisekedi préconise la mise en place d’une Ceni dont les membres sont constitués de manière paritaire, à savoir 12 membres dont 6 sont désignés par le camp du système Kabila et 6 autres désignés par le camp du changement, mais tous uniquement issus de la société civile.
Le leader Charismatique souhaite également que l’on passe en revue, à travers le dialogue, l’épineuse question de la vérité des urnes.
Dans son point 14 b, la Résolution 2098 est claire : le Conseil de sécurité demande au Représentant spécial pour la République démocratique du Congo de s’acquitter, au moyen de ses bons offices, pour promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation et encourager l’organisation d’élections crédibles et transparentes « .
Par Godé K