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Mines : un réseau maffieux démasqué à Kasumbalesa

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Mines : un réseau maffieux démasqué à Kasumbalesa

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Exportation des minerais dans l’ex-province du Katanga
Des sanctions exemplaires réclamées contre les auteurs de ces fraudes et leurs complices prestant dans les services douaniers

A l’heure où la République Démocratique du Congo doit revoir à la baisse ses ambitions de croissance pour l’exercice 2016, suite au ralentissement de l’économie mondiale et à la baisse des prix des matières premières dont le cuivre, les échos en provenance de l’ex-Katanga aujourd’hui éclaté en quatre provinces ne rassurent pas non plus en termes de maximisation de recettes douanières.

Pour preuve, 12 remorques transportant d’importantes quantités de minerais viennent d’être interceptées par les services spécialisés au poste frontalier de Kasumbalesa, alors que ces cargaisons s’apprêtaient à traverser la frontière avec ces marchandises sans payer les droits de douane.

Heureusement, la vigilance a cette fois-ci bien fonctionné à ce poste frontalier grâce à la détermination de quelques dignes fils qui ont refusé de fermer les yeux sur ce cas de fraude.

Selon des sources dignes de foi jointes à Lubumbashi, la cargaison saisie appartiendrait à un réseau entretenu par un certain Mwewa que d’aucuns présentent comme un proche de l’ancien Gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Des soupçons pèseraient également sur une femme très influente et proche d’un haut cadre du PPRD dont nous taisons pour l’instant le nom.

Ce grand coup de filet illustre l’ampleur du mal qui ronge le secteur minier congolais, caractérisé par de fausses déclarations aux services de douane et par la corruption à grande échelle impliquant certains responsables de ces services.

Ces pratiques récurrentes dans les activités liées à l’exportation des minerais (cuivre et cobalt) extrait du sous-sol dans les provinces cuprifères du Haut-Katanga et de Lualaba, occasionnent souvent d’importants manques à gagner pour le trésor public. Surtout quand on sait que le secteur minier est d’un apport très significatif au budget de la République Démocratique du Congo.

Des sanctions exemplaires réclamées

La bande à Mwewa qui vient d’être démasquée n’étant que l’arbre qui cache la forêt, des voix s’élèvent dans plusieurs milieux dans le Haut-Katanga et le Lualaba pour réclamer des sanctions exemplaires contre les auteurs de cette maffia et leurs complices dont les ramifications s’étendraient jusque dans les différents douaniers prestant au poste frontalier de Kasumbalesa.

Ce serait la meilleure façon de décourager tous les criminels économiques qui s’emploient à saper les efforts du Gouvernement central en matière de maximisation des recettes. Pour rappel, le projet de budget de la RDC adopté par l’Assemblée nationale en novembre dernier pour l’exercice 2016 est estimé à un peu plus de 9 milliards de dollars américains.

Lors de la présentation de ce projet de loi de finance pour l’année en cours, le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo n’avait pas manqué de souligner que ce budget est élaboré dans un environnement international difficile caractérisé notamment par la baisse de prix des matières premières.

Pour contourner cette difficulté majeure, l’équipe Matata compte sans doute s’appuyer entre autres sur la part de recettes assignées à la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) dont l’assignation pour l’exercice en cours est de l’ordre de 2579 milliards 943 millions 278 mille 582 francs congolais.

Un tel objectif ne pourra être atteint que si la RDC renforce le contrôle sur les exportations de minerais aux différents postes frontaliers, en commençant par celui de Kasumbalesa. C’est aussi cela la rigueur.

Par DMK

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