La RDC s’expose à des mesures contraignantes
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La majorité au pouvoir ayant mis le cap sur la révision biaisée de la Constitution
Qu’attend la communauté internationale pour initier les débats dans ce sens ?
Par la voix autorisée de leur envoyé spécial pour les pays de la région de Grands Lacs africains, M. Russ Feingold, les Etats-Unis d’Amérique viennent de prendre clairement position sur l’obligation, pour les autorités de la RDC, de » ne pas modifier la Constitution simplement pour le bénéfice de celui ou de ceux qui sont au pouvoir « .
Comme on peut le constater, cette courageuse position du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique rejoint le point de vue plusieurs fois exprimé par des groupes et autres associations plus représentatifs de l’opinion publique dans sa diversité politique, culturelle et sociale en RDC !
Il se fait malheureusement que la Majorité présidentielle au pouvoir dans ce pays, imperturbable, s’évertue à mettre le cap sur la révision constitutionnelle malgré l’avis donné par les autorités américaines estimant que les décisions relatives à la conduite des affaires de l’Etat en RDC doivent être prises à Kinshasa et non à Washington.
Ainsi, balayant d’un revers de la main l’avis donné par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, le Président du Sénat congolais Léon Kengo wa Dondo vient d’annoncer officiellement la révision de la Constitution sans pour autant inscrire la question à l’ordre du jour de son institution !
Un confrère de la place vient de signaler à ce propos que concernant la révision constitutionnelle ayant fait passer l’élection présidentielle de deux tours à un seul tour, les choses se sont passées de la même manière.
En effet, pour placer l’opposition devant le fait accompli, le pouvoir en place avait laissé passer la session de septembre aux fins d’endormir celle-ci pour convoquer par surprise une session extraordinaire sans faire allusion à un quelconque détail à la révision de la Constitution … et le tour avait été ainsi joué !
Des mesures contraignantes…
C’est à peine aussi que les discours développés au sein de l’Assemblée nationale tournent autour de la question essentielle ayant trait à la révision constitutionnelle emboîtant ainsi le pas au Sénat dont les décisions ont toujours l’effet de pétards mouillés !
En rapport avec ce qui précède, il y a lieu d’affirmer sans crainte d’être contredit que l’invitation lancée par Washington aux autorités de la RDC à ne pas toucher à la Constitution risque fort de ne pas être suivie d’effets si elle n’est pas suivie des mesures contraignantes !
Nous sommes tentés de rappeler ce qui vient de se passer en Ukraine dont une frange importante du territoire national vient d’être cavalièrement annexée par la Russie par le biais d’un référendum contesté.
Dans un premier temps, les puissances occidentales ont utilisé des discours pour amener la Russie à abandonner son initiative au nom du droit international mais sans effet.
C’est à partir du moment où des mesures tendant à mettre ce pays à genoux en touchant les points sensibles de l’économie de ce pays que son gouvernement semble fléchir.
Le monde assiste présentement à la préparation de la rencontre des huit grandes puissances industrielles du monde dont la Russie vient d’être exclue avec toutes les conséquences que cela comporte !
Or, le groupe de sept grandes puissances industrielles du monde gère une partie vitale du devenir de la RDC dans tous les domaines. Qu’attendrait donc ce groupe pour orienter déjà ses débats dans la même direction parce que seul le langage de la force est facilement compris par le régime de Kinshasa ? Affaire à suivre.
Par Kambale Mutogherwa