Katanga : Moïse Katumbi refuse de démissionner
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Tout en reconnaissant qu’il travaille dans l’illégalité
Dans un communiqué publié lundi dernier, la société civile du Katanga demande aux gouverneurs des onze provinces de la RD Congo de « déposer leur démission pour contraindre la Commission électorale nationale indépendante à organiser de nouvelles élections ».
Le lundi dernier 17 mars 2014, le Cadre de concertation de la société civile du Katanga a rendu public un communiqué aux termes duquel elle demande aux gouverneurs des onze provinces qui constituent la République démocratique du Congo ainsi qu’aux sénateurs de « déposer leur démission pour contraindre la Commission électorale nationale indépendante à organiser de nouvelles élections ». En fait, il s’agit de tous ceux dont le mandat est aujourd’hui largement dépassé.
Pour sa part, réagissant à cette position, on ne peut plus claire de la société civile du Katanga, le gouverneur de la province cuprifère de la RD Congo, Moïse Katumbi, a opposé mardi une fin de non recevoir à cette demande de la coalition de la société civile, excluant de démissionner, tout en assurant ne pas vouloir s' »accrocher au pouvoir ».
» Je respecte beaucoup la société civile et la population katangaise, malheureusement, les élections ne sont pas organisées par Moïse Katumbi « , a déclaré le gouverneur du Katanga.
Et d’ajouter : » J’ai dit moi-même que je travaillais dans l’illégalité parce que mon mandat était terminé et qu’on attendait des élections ; s’il y a une loi qui dit que nous devons partir et laisser les autres continuer, moi je suis prêt […] je ne veux pas m’accrocher au pouvoir « .
Il n’y a pas de doute que tous ceux qui sont concernés par le communiqué de la société civile de la province du Katanga n’ont pas une position différente de celle de Katumbi Chapwe Moïse.
En effet, dans sa réaction, le gouverneur du Katanga faisait référence au fait qu’il a été élu pour un mandat de cinq ans en 2007 et que les élections des gouverneurs de province qui devaient avoir lieu en 2012 n’ont jamais pu se tenir, du fait de la crise politique née de la présidentielle contestée de 2011, qui a permis au président Joseph Kabila, à la tête de l’Etat depuis 2001, de se maintenir au pouvoir pour cinq ans de plus.
La question du calendrier des différents scrutins retardés devant mener à la présidentielle de 2016 est aujourd’hui au cœur des spéculations politiques en RDC, le clan présidentiel étant soupçonné de vouloir tout faire pour conserver le pouvoir, quitte à changer la Constitution pour permettre à M. Kabila de rester. On n’en voudrait pour preuve notamment les positions des uns et des autres au sein de la famille politique du Chef de l’Etat au sujet de l’élection du Président de la République.
En l’absence de démenti formel et public du Chef de l’Etat, la confusion est entretenue par le gouvernement qui, publiquement, n’a pas exclu l’hypothèse d’une modification constitutionnelle avant 2016.
Agé de 49 ans et populaire, grâce à son club de football du TP Mazembe. Pour Moïse Katumbi, qui se confiait tout récemment à l’AFP, » la politique c’est une prison, c’est beaucoup de sacrifices ; » sans le savoir vous n’êtes pas libre de faire ce que vous étiez en train de faire dans le temps « .