Après la mise au point contre l’ingérence dans ses affaires intérieures : La RDC menace de quitter la CPI
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Kinshasa pointe du doigt des pressions exercées par certains gouvernements sur cette juridiction basée aux Pays-Bas
La République démocratique du Congo menace de quitter la Cour Pénale Internationale (CPI). Dans un communiqué daté du samedi 15 septembre 2018, le gouvernement, par l’intermédiaire du vice-premier ministre, ministre des Affaires Etrangères, Léonard She Okitundu, signale que « plusieurs indices concordant indiquent que plusieurs gouvernements exercent des pressions sur les juges de la CPI, visant la politique intérieure, voire des questions sous examen par devant cette institution même, en relation avec la situation en RDC, susceptibles d’avoir une incidence sur le processus électoral en cours dans ce pays ».
Juridiction instrumentalisée à des fins inavouées
Pour le ministère des Affaires Étrangères, « la propension à instrumentaliser cette juridiction internationale à des fins inavouées, risque de saper sa crédibilité, alors qu’elle est censée être garante de la lutte contre des crimes internationaux qui révoltent la conscience universelle ». L’allusion à la libération fort opportune de Jean-Pierre Bemba Gombo par la juridiction basée à La Haye, aux Pays-Bas, est patente. Kinshasa n’a sans doute pas digéré ce rebondissement dans la vie politique congolaise, alors que le chairman du Mouvement de Libération du Congo (MLC) semblait avoir été mis « hors-course » pour longtemps.
Le « feuilleton Bemba » se poursuit avec la CPI qui se prononce aujourd’hui lundi sur la situation de ce dernier. Au cas où l’appel du leader du MLC sur sa condamnation pour subornation de témoins verrait une issue favorable, comment la Cour Constitutionnelle va réagir, elle qui a déjà invalidé sa candidature à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 ?
Ingérence de certains pays dans le processus électoral
Kinshasa a par ailleurs rappelé que « la RDC, en son temps, avait contribué de manière significative à l’élaboration du statut de Rome, portant création de la CPI et, ensuite à la mise en œuvre de celle-ci ». Les autorités congolaises s’étaient déjà élevées, dans un communiqué daté du jeudi 13 septembre 2018, contre l’immixtion de certains pays dans le processus électoral.
La menace d’un retrait de la CPI est une arme brandie par des pays africains. Certains dirigeants du continent noir se sont d’ailleurs plaints à de nombreuses reprises que cette juridiction porte une attention particulière au personnel politique d’Afrique subsaharienne. Mais il n’y a pas que les pays africains qui ont des griefs contre la CPI. Il y a à peine quelques jours, l’Etasunien Michael Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, a menacé de représailles les juges de la Cour Pénale Internationale au cas où ils enquêtaient sur des crimes commis par des soldats américains en pays étrangers.
Par YHR