États généraux de la Justice : l’ECC recommande la requalification du cadre de collaboration Église-État
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Par Tantia Sakata
Lors de son intervention aux états généraux de la justice, le Secrétaire Général de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le révérend Eric Nsenga, a recommandé la requalification de la loi numéro 004/2001 du 20 juillet 2001 régissant les associations sans but lucratif (ASBL). Il a également demandé à l’Etat de ne pas présenter l’église comme un adversaire ou un opposant, car elle n’a pas vocation de faire l’opposition ou le soutient.
Cependant, l’église a vocation d’accompagner l’État. Le partenariat entre l’église et l’État ne doit pas se reconfigurer en fonction des évènements ou des périodes, a déclaré le Révérend Nsenga. « Aujourd’hui, lorsque l’on évoque ce partenariat, on a tendance à le réduire au cadre du processus démocratique. Or, il est important de rappeler qu’à l’époque coloniale, ce sont souvent les missionnaires qui ont lutté pour les droits humains, comme en témoigne la dénonciation de la pratique du caoutchouc du sang », a-t-il ajouté. Se référant sur le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour la guérir ? », le Secrétaire général de l’ECC a souligné que la justice ne doit pas être confondue avec le droit, car la justice est une pensée, et que la bible dit que la source de la justice est, en réalité, la parole de Dieu. Citant l’auteur Emmanuel Kant, qui affirme que la justice est un ensemble de connaissances régulant un système, le Révérend Nsenga s’est penché sur la question : « Ne faut-il pas ici s’interroger si c’est le système qui est malade ou c’est la justice qui l’est ».