Réunion présidentielle de la BAD à Bakou : Judith Suminwa plaide pour la valorisation du capital naturel de la RDC
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Par Tantia Sakata
En marge de la 29ème Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, la Première Ministre, Judith SuminwaTuluka, a représenté le Chef de l’Etat lors d’une réunion présidentielle organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD) le 13 novembre 2024.
Sous la présidence de Denis Sassou-Nguesso, Président de la République du Congo et William Ruto, Président du Kenya, cette réunion a traité du financement de la lutte contre les changements climatiques et de la comptabilisation du capital naturel par les pays africains, selon une dépêche de la Cellule de Communication de la Primature. La BAD a souligné que l’Afrique possède un potentiel énorme pour favoriser l’accès à l’énergie propre pour des millions de personnes grâce à ses vastes forêts séquestrant le carbone et ses ressources propices à la croissance verte.
Pourtant, l’Afrique subsaharienne ne reçoit que moins de 3 % du financement climatique mondial, ce qui freine les efforts pour faire avancer les plans nationaux d’adaptation et les contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris.
Dans ce cadre, Mme SuminwaTuluka a plaidé pour la valorisation adéquate du capital naturel de la République Démocratique du Congo, qui rend d’importants services environnementaux et écosystémiques. » J’ai bien noté qu’une valorisation adéquate du stock du capital naturel de nos Etats pourrait entraîner d’énormes retombées économiques et financières pour nos nations et pour nos populations « , a-t-elle déclaré.
A titre d’exemple, Mme Suminwa a signalé que les services de séquestration du carbone du bassin du Congo pourraient générer une valeur d’environ 55 milliards USD par an pour la région d’Afrique Centrale, selon une estimation générale. » Le patrimoine naturel de mon pays, la RDC, rend d’importants services environnementaux et écosystémiques au niveau international, avec la stabilisation du climat. Au niveau régional, il contribue à réguler les ressources en eau au microclimat et, sur le plan national, ce patrimoine sert de sources principales aux besoins alimentaires et sanitaires « , a-t-elle ajouté.
Selon elle, la valeur du patrimoine naturel de la RDC a été estimée à environ 316,1 milliards USD en 2018, bien que sa contribution au PIB reste encore très faible.
La rémunération juste du capital naturel de la RDC, dit-elle, demeure un impératif à l’amélioration du bien-être des Congolais. Mme Suminwa a également appelé les présidents africains à un engagement commun pour permettre des avancées concrètes et rapides pour l’Afrique en général, et pour la RDC en particulier.
Concernant les estimations préliminaires de la BAD, l’ajustement pour la séquestration du carbone aurait pu, à lui seul, booster le PIB nominal de l’Afrique de 66,1 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 2,2 %. Notons que le sommet de la COP 29 sert aussi de plateforme aux dirigeants africains pour présenter l’initiative « ?Mesurer la richesse verte de l’Afrique? » qui vise à redéfinir les économies africaines.