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Dans un brillant exposé aux états généraux de la justice : Jacques Djoli appelle le juge congolais à être le gardien de la liberté

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Dans un brillant exposé aux états généraux de la justice : Jacques Djoli appelle le juge congolais à être le gardien de la liberté

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Par Thony Kambila

Le Centre financier de Kinshasa accueille depuis quelques jours les assises des états généraux de la Justice sous la houlette du Ministre d’État, Ministre de Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, autour du thème central : « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour la guérir ? ».

Le samedi 10 novembre dernier, des panélistes de renom ont distillé la matière du haut de la tribune. Parmi eux, le Professeur de Droit Constitutionnel Jacques Djoli Eseng’Ekeli, qui a axé son intervention sur le sous-thème : « Entre défis anthropologiques et normatifs de la formation du Juge congolais comme éléments structurants dans la crise de la justice congolaise ».

Dans son intervention, le professeur Djoli a commencé par citer quelques grands philosophes et penseurs qui sont unanimes sur le rôle primordial de la justice, sa centralité au sein de toute société. « Dieu lui-même est justice « , a-t-il martelé. Il a même traduit le mot justice en lingala :  » Bosembo ».

« En RDC, le juge n’est pas le gardien de la liberté, comme le dit la Constitution. C’est le tortionnaire de la liberté », a lancé Jacques Djoli.

Et de poursuivre : « Vous pouvez gagner aux élections, mais si le juge dit que vous avez échoué, vous allez donc échouer ». Ce brillant orateur dont le grand oral a été plusieurs fois entrecoupé par des applaudissements frénétiques a aussi mis en exergue le caractère divin du métier de magistrat.

« Le métier de magistrat est un sacerdoce. Il est avec le prêtre celui qui officie en toge parce qu’il rend un ministère divin », a-t-il dit. « Pour entrer dans ce temple, il faut avoir l’onction. Elle s’obtient par une dimension métaphysique ». Révélation du panéliste Djoli qui a fait vibrer l’assistance en ajoutant : « On ne vient pas dans la magistrature comme pour vendre les makayabu ».

Après les différents exposés dont celui de Jean-Lucien Bussa, Peter Kazadi, Jules Alingete, Luzolo Bambi, le ministre Constant Mutamba a tenu à remercier de vive voix l’un de ses maîtres, en l’occurrence, Jacques Djoli, actuellement Rapporteur du Bureau de l’Assemblée nationale, qui l’a beaucoup soutenu dans son cursus académique, qui donc l’a façonné. Ces assises vont se poursuivront ce lundi 11 novembre.