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Aggravation de la crise humanitaire : l’OIM appelle à une action urgente en RDC

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Aggravation de la crise humanitaire : l’OIM appelle à une action urgente en RDC

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Par Tantia Sakata

À l’issue d’une visite des trois jours en République Démocratique du Congo, la Directrice générale de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Amy Pope, a appelé à une action urgente et concertée pour enrayer l’aggravation de la situation humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), après avoir constaté un niveau record de déplacements internes, une insécurité alimentaire aiguë et des violences basées sur le genre.

« Dans l’Est de la RDC, j’ai rencontré des personnes qui ont été affectées par le conflit toute leur vie – déplacées à plusieurs reprises, vivant dans les conditions les plus difficiles dans des camps de fortune. La situation des femmes et des filles, qui subissent le plus durement ce conflit, est particulièrement pénible, avec des niveaux élevés de violence sexuelle et sexiste », a déclaré Mme Pope, qui s’est rendue en RDC en sa qualité de cheffe de l’OIM et de principale défenseure humanitaire pour le Comité permanent inter-organisations des Nations-Unies (IASC).

P plus de 7 millions de déplacés

Selon un communiqué de presse de l’OIM, les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe armé M23 dans cette région, au centre de multiples conflits depuis les années 1990, ont déplacé plus de 7 millions de personnes de leurs foyers. Au moins 2,6 millions d’entre elles sont localisées dans la seule province du Nord-Kivu.

Lors de son passage à Goma, dans la province du Nord-Kivu, Mme Pope, a visité le site de personnes déplacées Lac Vert Bulengo, l’un des plus grands des sites de déplacement informels qui ont vu le jour dans la région. Actuellement, ce site héberge environ 70.000 personnes ayant fui le combat, et elle en a profité pour rencontré des représentants du camp et s’entretenir avec des femmes touchées par le conflit.

« Les besoins humanitaires sont immenses. Pourtant, les familles déplacées avec lesquelles je me suis entretenue m’ont dit qu’elles avaient avant tout besoin de paix pour pouvoir reconstruire leur vie », a déclaré Mme Pope. La Directrice générale de l’OIM a notamment reconnu que le fait de continuer à fournir une aide humanitaire vitale, ne suffirait pas à résoudre le problème.

Travail en partenariat

Raison pour laquelle, elle a exhorté de travailler en partenariat au regard de l’échelle et de l’ampleur des besoins en RDC. « Nous devons rassembler les efforts des secteurs de l’humanitaire, du développement et de la paix pour trouver des solutions globales, innovantes et durables, en plaçant les personnes affectées au centre de nos préoccupations », a interpellé Mme Pope.

Elle a signifié qu’un appel sera aussi lancé à toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire, à assurer la protection des civils et à faciliter l’acheminement de l’aide en toute sécurité et sans entrave. Il convient de signaler qu’après une visite dans la partie est du pays, Mme Pope a, à Kinshasa, rencontré la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, et la Ministre des Affaires Etrangères, ThereseKayikwamba Wagner, pour discuter des préoccupations humanitaires communes et du renforcement de la coopération à court, moyen et long terme.

Une réponse coordonnée

Elle a également rencontré des représentants de la communauté des donateurs et des agences des Nations-Unies, ainsi que d’autres partenaires humanitaires et de développement, afin de trouver des moyens de renforcer et d’intensifier une réponse coordonnée.

«En tant que directrice générale de l’OIM, et dans mon rôle particulier de défenseur humanitaire de la situation en RDC, je m’engage à maintenir fermement cette crise à l’ordre du jour international et à travailler avec tous nos partenaires en vue d’une paix durable », a conclu Mme Pope.
Notons que l’ONU a lancé un appel de 2,6 milliards de dollars dans son Plan de réponse humanitaire 2024. Cependant, 33% seulement de cet appel de fonds ont été financés à ce jour.