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Guerre de l’Est : la communauté internationale appelée à faire respecter le cessez-le-feu

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Guerre de l’Est : la communauté internationale appelée à faire respecter le cessez-le-feu

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La CENCO déplore également la violation de précédents accords sans que les protagonistes internationaux de ces accords ne prennent aucune sanction
Par Marcel Tshishiku

La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) appelle la communauté internationale à peser de tout son poids pour amener les parties impliquées dans la guerre d’agression qui sévit dans l’Est du territoire national de la RDC à respecter l’Accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RD Congo.

Dans un communiqué de presse distribué mercredi 7 août et signé par son secrétaire général, Mgr Donatien NSHOLE, qui est également le Chapelain de Sa Sainteté le Pape, la CENCO indique que, « soucieuse de l’édification de la paix et de la promotion du bien-être de la population congolaise, en vertu de l’option préférentielle de l’Eglise pour les pauvres et de sa mission prophétique », elle « rencontre régulièrement les autorités congolaises et les encourage constamment à faire plus afin que les communautés congolaises touchées par toutes formes d’atrocités retrouvent leur quiétude ».

« C’est dans cet ordre d’idées qu’entre 2022 et juillet 2024, la CENCO a mené près de dix missions de plaidoyers à l’étranger auprès des partenaires internationaux de la RD Congo, notamment les Organisations de la société civile, les Eglises sœurs, les responsables de diverses Institutions et Organisations aux Etats-Unis, en Europe, en Grande Bretagne et en Afrique dans le seul but de les inciter à s’impliquer dans la résolution de la crise. C’est à juste titre que la CENCO apprécie leur ouverture et les en félicite », poursuit le communiqué.

Légère évolution des positions des belligérants

« Les initiatives observées ces derniers temps, précisément  les trêves humanitaires et l’Accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre le Rwanda et la RD Congo, à l’issue de la deuxième Réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo, attestent que les positions des parties prenantes au conflit et des partenaires internationaux de la RD Congo ont légèrement évolué dans le sens de mettre fin à la banalisation de la vie en RD Congo et au calvaire que subissent les communautés congolaises affectées par ces conflits depuis un peu plus de trois décennies », affirme la CENCO.

La RDC, une priorité comme l’Ukraine ou le Moyen-Orient !

La CENCO se souvient qu’il ne s’agit pas d’un premier Accord signé entre les Gouvernements du Rwanda et de la RD Congo. Tous les précédents Accords  avaient été « brillamment » violés et les différents rapports y afférents n’avaient pas donné lieu aux sanctions. La CENCO note aussi que, jusqu’à présent, les partenaires internationaux n’ont pas encore considéré la guerre qui prévaut à l’Est de la RD Congo comme une priorité au même titre que la guerre en Ukraine ou la situation au Moyen-Orient. Pourtant, de part et d’autre, ce sont les mêmes vies humaines qui sont fauchées, les mêmes droits humains qui sont violés et la même dignité humaine bafouée. Dans cette optique, la CENCO exhorte les Gouvernement du Rwanda et de la RD Congo au respect de cet Accord. Elle en appelle à la solidarité des partenaires internationaux afin qu’ils appuient effectivement cette feuille de route.

« Les uns et les autres devraient prendre en considération l’impérieuse nécessité de permettre à toutes ces femmes, tous ces enfants et tous ces hommes, déplacés par la force de l’insécurité récurrente, de vivre dignement et en paix dans leurs terroirs comme des personnes créées à l’image et à la ressemblance de Dieu », recommande la CENCO.

Renforcer la cohésion nationale

En même temps, la CENCO insiste sur la nécessité de renforcer la cohésion nationale afin de décourager les alliances avec les prédateurs étrangers pour des problèmes que nous pouvons régler à l’interne.

Elle promet de continuer, à travers ses commissions « Justice et Paix Congo » et « Caritas Congo », son travail de terrain, y compris le monitoring des actes qui promeuvent ou violent l’Accord signé à l’issue de la Deuxième réunion ministérielle sur la situation de sécurité et de paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et y communiquera sur les rapports qui en découleront. Elle va poursuivre son plaidoyer au niveau national, régional, continental et international jusqu’à ce que la Paix, la vraie paix, soit effective en RD Congo et dans la Région.