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Matadi : les deuils de plus en plus transformés en lieux de forfaits

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Matadi : les deuils de plus en plus transformés en lieux de forfaits

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Par Dieudonné Muaka Dimbi

A Matadi, principale ville portuaire de la République Démocratique du Congo, les habitants sont de plus en plus apeurés d’aller assister leurs semblables frappés par le deuil. A l’origine : la transformation des deuils en des lieux où les malfrats communément appelés «kulunas», en profitent très souvent pour dévaliser, sans pitié, les familles éprouvées.

De nombreux cas déjà enregistrés à Matadi ses environs et dont certains ont déjà provoqué mort d’hommes, le prouvent à suffisance.
Notamment aux encablures de l’avenue de la Colline, dans la commune de Nzanza où un certain Richard, la cinquantaine révolue, a succombé suite à des coups des machettes lui assemés par les kulunas lors de deuil à domicile de sa maman.

Ces hors-la-loi sont, depuis quelques mois, devenus des fervents auditeurs de la tranche des communiqués nécrologiques que diffusent, au jour le jour, la station provinciale de la RTNC, afin de mieux choisir leurs cibles.
Aussitôt informés d’un cas de décès dans une quelconque famille, ils y dépêchent en premier des éclaireurs, pour la plupart des aspirants malfrats pour jauger le terrain.

Une fois arrivés dans une résidence endeuillée, ces malfrats se mêlent aux membres de la famille éplorée en faisant semblant de compatir au malheur les ayant frappé. Alors que dans leur fort intérieur, ils visent autres choses. Avec un courage exceptionnel, ils assistent parfois attristés, comme observateurs, à toutes les réunions que tiennent cette famille au cours desquelles d’importants points liés à l’organisation des obsèques sont débattus et traités. Notamment ceux concernant respectivement les finances, les dépenses à engager et les tâches à attribuer à l’un ou l’autre membre de la famille.

Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, ils interviennent également de fois à des discussions de la famille éplorée en y apportant des belles idées.
Tout cela dans le seul et l’unique but de distraire l’assistance.
Leur principale cible, c’est la personne à qui l’on remet de l’argent pour acheter le cercueil.
Une fois cette étape franchie, ces éclaireurs vont directement communiquer auprès de leurs maîtres à penser, tous des bandits de grand chemin, toutes les informations recueillies auprès de cette famille et ce, avant de se mettre tous ensemble à l’œuvre.
Mais avant d’y parvenir, ces inciviques sans foi ni loi, s’emploient d’abord à filer leur cible et cela, dans la discrétion la plus totale. Question de découvrir surtout l’endroit où il réside.

Cependant, un jour avant la tenue de la dernière veillée mortuaire ; laquelle a toujours été consacrée habituellement à l’achat de cercueil et autres biens couvrant le linceul, ces mécréants, munis d’armes blanches constituées notamment des machettes, marteaux, barres de fer…etc et passent directement à l’action par la visite, à des heures tardives de la nut, leur cible à qui ils extorquent tout l’argent destiné à l’achat de cercueil mis à sa disposition, avant de disparaitre dans la nature. En cas de résistance de sa part, ces mêmes jeunes gens qualifiés hier des compatissants par la famille éprouvée et qui, en sus, les avait placé confiance sans pour autant connaître leurs vraies identités, n’hésitent pas non plus un seul instant à l’agresser ou encore à le décapiter.

Des pareils cas sont devenus très fréquents à Matadi à tel enseigne qu’il y a de ces familles endeuillées, suite au précédent, recourent de fois à la police, les unes, et aux pratiquants d’arts martiaux, les autres, pour sécuriser, moyennant paiement, leurs deuils.
Face à ce fléau qui prend de plus en plus des proportions l’autorité de la ville, appelle ses administrés entre autres à la vigilance, à collaborer de façon sincère avec la police et surtout à dénoncer tous les suspects qui ont acquis les sales habitudes de rôder autour des lieux des deuils et qui s’adonnent à ce genre de pratiques déplorables et inquiétantes. Ce, en attendant, le renforcement des dispositions sécuritaires nécessaires.