Lutte contre le paludisme : l’assainissement de l’environnement jugé plus efficace que l’usage de la moustiquaire imprégnée d’insecticides !
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Par Dieudonné Muaka Dimbi
Le paludisme est encore loin d’être éradiqué dans plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo, dont le Kongo Central. Cela, en dépit de la propagande et de la campagne, maintes fois menées autour de la moustiquaire imprégnée d’insecticides. C’est d’autant plus vrai dans la mesure où cette maladie provoquée par la présence, dans le sang humain, d’un hématozoaire nommé plasmodium, inoculé par un moustique, tue beaucoup plus que le VIH/Sida et les autres pandémies tant déplorées. À l’exemple de la Covid-19.
Cela s’explique par le nombre croissant de morts retirés, au jour le jour, dans les morgues de différents hôpitaux de cette province où en moyenne, sur les 20 corps qu’on pourrait lever par jour dans une de ses morgues, près de 15 sont passés de la vie au trépas à cause de la malaria.
Les statistiques d’une dizaine d’hôpitaux du Kongo Central, c’est-à-dire de Kasangulu à Muanda, le prouvent à suffisance.
Ce constat, pensent de nombreux observateurs, doit interpeller les décideurs ayant la santé dans leurs attributions, qui doivent au plus vite se pencher sur ce fléau. Pour la majorité des habitants de grandes villes et agglomérations du Kongo Central, voire certaines ONG locales traitant les matières sanitaires, l’assainissement de fond en comble de l’environnement, est l’une des pistes des solutions envisagées pour vaincre totalement cette maladie. Notamment en recourant à des méthodes pratiquées à l’époque coloniale et au début des premières années de l’indépendance de la République Démocratique du Congo.
Celles-ci consistaient, entre autres, à redynamiser les activités du service de l’hygiène, en le dotant des instruments et moyens financiers conséquents, devant lui permettre de renouer avec des actions régulières de fumigation et de désinsectisation des milieux. Entendez les rigoles, les caniveaux, les ravins…etc.
Et, dans la mesure du possible, mettre à sa disposition des petits porteurs dépanneurs susceptibles de survoler les airs de la province pour asperger, comme par le passé, les produits désinfectants à travers non seulement les milieux urbains et ruraux ; mais aussi et surtout les forêts et les savanes servant très souvent des lieux de refuge des moustiques et d’autres insectes nuisibles à la santé humaine.
Car, selon ces mêmes habitants et ONG, la moustiquaire imprégnée d’insecticides, affirment-ils, ne protège l’homme que lorsque celui-ci va se coucher dans lit couvert de cette sorte de rideau contenant du gaz appelé moustiquaire. Alors qu’avant d’y aller, il se fait d’abord piquer par les moustiques. Entre autres au salon, à la véranda, au bureau voire partout ailleurs. Ce qui revient à dire que la moustiquaire imprégnée d’insecticides, selon eux, n’est qu’un trompe-l’œil, tant et si vrai que beaucoup de Congolais, et surtout les enfants, continuent à ce jour à mourir en grand nombre du paludisme.