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La résistance aux antimicrobiens, une menace mondiale pour la santé et le développement

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La résistance aux antimicrobiens, une menace mondiale pour la santé et le développement

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Par N.T.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace pour la santé mondiale et pour le développement, a indiqué l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans une récente note d’information consacrée à ce problème de santé publique. Les antimicrobiens (les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires) sont des médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infections chez les êtres humains, les animaux et les végétaux.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments, rendant plus difficile le traitement des infections et augmentant le risque de propagation des maladies, de formes graves de celles-ci et de décès. Du fait de la résistance aux antimicrobiens, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles à traiter. La résistance aux antimicrobiens nécessite que des mesures soient prises d’urgence dans de multiples secteurs pour que les objectifs de développement durable puissent être atteints. L’OMS a déclaré que la résistance aux antimicrobiens est l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé publique mondiale auxquelles l’humanité est confrontée.

L’utilisation abusive et excessive des antimicrobiens est le principal facteur ayant conduit à l’apparition de pathogènes résistants aux médicaments. Le manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et des mesures inadaptées de prévention et de lutte contre les infections, favorisent la propagation des microbes, dont certains peuvent résister aux traitements antimicrobiens.

Le coût de la résistance aux antimicrobiens pour l’économie est considérable. Outre les décès et les incapacités, la durée plus longue de la maladie se traduit par des séjours prolongés à l’hôpital, le besoin de recourir à des médicaments plus onéreux et des difficultés financières pour les personnes touchées. Sans antimicrobiens efficaces, le succès de la médecine moderne dans le traitement des infections, y compris lors d’interventions de chirurgie lourde et de la chimiothérapie contre le cancer, serait exposé à des risques accrus.

Les facteurs qui accélèrent l’apparition et l’accélération de la résistance aux antimicrobiens

La résistance aux antimicrobiens survient naturellement au fil du temps, en général à la suite de modifications génétiques. On trouve des organismes résistants aux antimicrobiens chez l’être humain, l’animal, dans les aliments, les végétaux et l’environnement (eau, sol et air). Ils peuvent se propager d’une personne à l’autre, de l’homme à l’animal et vice versa, notamment à partir d’aliments d’origine animale. Les principaux facteurs contribuant à la résistance aux antimicrobiens sont les suivants : l’usage abusif ou excessif de ceux-ci ; le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène pour les êtres humains et pour les animaux ; des mesures insuffisantes de lutte anti-infectieuse dans les établissements de soins de santé et les exploitations agricoles ; un accès insuffisant à des médicaments, à des vaccins et à des produits de diagnostic de qualité et d’un coût abordable ; le manque de prise de conscience et de connaissances du phénomène ; et les lacunes dans l’application de la législation.

Pour des infections bactériennes courantes, telles que les infections des voies urinaires, le sepsis, les infections sexuellement transmissibles et certaines formes de diarrhée, des taux élevés de résistance aux antibiotiques couramment utilisés pour traiter ces infections ont été observés dans le monde entier, signe que nous serons bientôt à court d’antibiotiques efficaces. Ainsi, le taux de résistance à la ciprofloxacine, un antibiotique couramment utilisé pour traiter les infections des voies urinaires, variait de 8,4 % à 92,9 % pour Escherichia coli et de 4,1 % à 79,4 % pour Klebsiella pneumoniae dans les pays qui participent au Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et de leur usage (GLASS).