Par Thony Kambila

La situation prévalant actuellement au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS), n’a pas laissé indifférent l’ancien secrétaire général de ce parti présidentiel, l’honorable Alexis Mutanda Ngoy-Muana qui, qualifiant ce qui se passe aujourd’hui de déplorable, a prodigué de sages conseils, en indiquant qu’« Être secrétaire général n’est pas la fin du monde et surtout quand on a fait son temps et qu’on doit céder la place à quelqu’un d’autre  pour la réorganisation du parti». C’était à l’occasion d’une interview accordée aux journalistes hier lundi 15 juillet 2024 dans son bureau de travail, à Kinshasa.

Pour le député honoraire Alexis Mutanda, cela est déplorable pour deux raisons. D’abord parce que notre pays, la République Démocratique du Congo, traverse à l’heure actuelle une situation qui est très critique sur le plan sécuritaire, humanitaire, économique, social, etc., et tous ces défis nécessitent une autorité très compétente au sommet de l’État.

«Nous avons la chance d’avoir Félix Tshisekedi Tshilombo comme Président de la République qui est l’émanation de ce parti historique, il va de soi que pour qu’il puisse réellement confronter tous ces défis qui se présentent dans le pays actuellement, il faut qu’il puisse s’asseoir sur une plate-forme qui politique qui a de la consistance », a-t-il expliqué.

Et de poursuivre : «  l’UDPS c’est un parti qui est sur le terrain du combat populaire depuis plus de 40 ans, c’est déplorable surtout pour nous membres de ce parti qui avaient beaucoup œuvrer pour faire de cela un grand parti démocratique ».

Pour lui, la démocratie veut dire évidemment qu’il faut tenir compte des opinions, non seulement des membres du parti en général, mais de tous ceux qui sont susceptibles de donner une opinion pour aller de l’avant, avec ce pays qui est entrain de traverser des moments difficiles.

Structures de base

« Nous apprenons évidemment que beaucoup de nos structures de base se sont élevées pour demander à l’actuel Secrétaire général du parti de céder la place parce qu’elles estiment qu’il a fait son temps et que quelqu’un d’autre peut compléter ce qu’il avait commencé. Céder la place à quelqu’un d’autre, c’est aussi dans le sens de donner de la vigueur à l’action du Président de la République pour que le peuple congolais puisse confronter ce problème qui se pose à l’heure actuelle », a-t-il renchéri.

L’Ingénieur civile Alexis Mutanda se dit choqué du fait qu’il ait l’entêtement de rester à ce poste, malgré le mécontentement de la base. Il pense également que pour raison d’honneur, l’actuel secrétaire général du parti pouvait quand même s’incliner et céder le poste, parce que les dernières élections organisées au pays lui avaient donné la chance de briguer un poste, soit au Sénat, soit à l’Assemblée Nationale. Et ce comportement est de nature à jeter l’opprobre sur tous ceux qui appartiennent à ce grand parti et ont donné le meilleurs d’eux-mêmes.

Situation similaire

Donnant ses sages conseils, le député national honoraire Alexis Mutanda dit avoir connu aussi une telle situation , un peu d’une autre manière. « Je peux vous dire que la situation que l’actuelle secrétaire général du parti est entrain de connaître actuellement je l’ai connu aussi un peu d’une autre manière quand j’étais secrétaire général de l’UDPS. C’était au moment où le Président national Etienne Tshisekedi Wa Mulumba était malade en Europe. Nous avions fait ce que nous étions capables de faire pour que ce parti reste débout en préparant même le premier congrès du parti en son absence. Quand il est rentré au pays, il s’est montré disponible pour organiser ce congrès qui lui avait donné totalement confiance parce qu’il était confirmé non seulement comme président de l’UDPS, mais avait également confirmé sa confiance pour sa candidature à la présidence de la République pour les élections de 2011.

Pour l’organisation de ce congrès, le président Tshisekedi m’avait fait venir dans son bureau et on était arrivé à la conclusion selon laquelle le moment était venu pour quitter le secrétariat général du parti pour nous occuper principalement des élections de 2011 et laisser la place à quelqu’un d’autre.

« Être le secrétaire général du parti ce n’est pas la fin du monde lorsque par exemple actuellement la base du parti estime que l’actuel Secrétaire général doit avoir fait son temps et que le moment est venu maintenant pour faire face surtout aux défis actuels où le Président de la République a besoin d’une organisation politique qui peut l’aider à confronter ces défis. On ne peut pas le faire en négligent un grand parti historique du pays comme l’UDPS qui a fait beaucoup dans le pays pour encadrer les masses populaires non seulement du parti mais également de toutes les forces vives de la nation pour lui donner cette force ».

Il pense également que le concerné va user de sa sagesse pour faciliter la tâche à cela.

Soutenir les efforts du Chef de l’État

À la question de savoir ce que dit les statuts du parti, le secrétaire honoraire de l’UDPS, Alexis Mutanda Ngoy Muana estime quand la base vous désavoue, il ne faut pas chercher à résister, il est toujours souhaitable de sortir par la grande porte.

« Tout le monde sait que le Président de la République, Félix Tshisekedi vient de l’UDPS et il va de soi pour son honneur et sa crédibilité que le parti dont il est l’émanation soit présent dans la lutte que nous menons actuellement pour soutenir ses efforts de sécuriser ce pays. Un parti comme celui-ci doit être bien organisé et avoir des pieds solides pour conquérir à lui faciliter la tâche », a-t-il conclu.

Il faut rappeler que depuis quelques jours, le parti présidentiel est secoué par un vent. Il ya un courant des réformateurs qui a désavoué la gestion actuelle du parti par son secrétaire général Augustin Kabuya et appelle à la convocation du congrès pour sa réorganisation en vue de préparer les échéances électorales de 2028, une idée appuyée par beaucoup des gens qui veulent voir ce parti débout pour accompagner la vision du Chef de l’Etat et amener le pays à sa démocratisation, état des droits et le bien être social.