Type de recherche

Affaire Naomi Musenga : l’opératrice du SAMU définitivement condamnée

La Tempête des Tropiques Santé SOCIETE

Affaire Naomi Musenga : l’opératrice du SAMU définitivement condamnée

Partager


Par YHR

L’opératrice du SAMU (Service d’aide médicale urgente) condamnée pour non-assistance à personne en danger, après s’être moquée au téléphone de Naomi Musenga, jeune femme de 22 ans décédée peu après à l’hôpital, a décidé de ne pas faire appel, s’est félicité hier mercredi l’avocat de la famille Musenga.  » La famille de Naomi Musenga a pris connaissance de la volonté de Mme M., opératrice du SAMU 67, de ne pas relever appel des condamnations prononcées à son encontre « , a indiqué dans un communiqué le cabinet d’avocats Coubris & Associés.

Décision accueillie avec un grand soulagement par les proches de la victime

L’opératrice, identifiée comme Corinne M., avait été condamnée à un an de prison avec sursis, le 4 juillet de cette année, par le tribunal correctionnel de Strasbourg. Contacté par l’AFP, le cabinet d’avocats de Me Thomas Callen, qui la défendait, a confirmé qu’elle n’interjetterait pas appel de cette condamnation.

 » Cette décision est accueillie avec un grand soulagement par les proches de la victime « , a indiqué le cabinet Coubris & Associés. Le volet pénal est clos mais la procédure continuera à la rentrée prochaine, cette fois devant la justice administrative et à l’encontre des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, afin d’envisager l’indemnisation de leurs préjudices « , a-t-il précisé.

« Un retard global de près de 02H20 »

Mère d’une enfant de 18 mois, Naomi Musenga est morte le 29 décembre 2017 à l’hôpital de Strasbourg, après avoir été prise en charge avec  » un retard global de près de 02H20 « , d’après un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Se plaignant d’importantes douleurs au ventre, la jeune femme avait pris contact avec les pompiers, qui avaient transféré l’appel au SAMU.

 » J’ai très mal au ventre « ,  » je vais mourir… « , avait supplié Naomi Musenga, peinant à s’exprimer.  » Oui vous allez mourir, certainement un jour comme tout le monde « , avait répondu la régulatrice, avant de raccrocher.

« Un accident vasculaire digestif ayant entraîné une hémorragie »

Naomi Musenga avait finalement été dirigée vers SOS Médecins et hospitalisée, mais n’avait pu être sauvée. D’après l’enquête, sa mort n’est cependant pas liée au retard de prise en charge.

Après le décès de Naomi Musenga, une première expertise, dénoncée par sa famille, avait conclu à un décès consécutif à une  » intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours « . Mais une deuxième expertise avait réfuté ces conclusions, évoquant un accident vasculaire digestif ayant entraîné une hémorragie.

« Les personnes noires supporteraient mieux la douleur que les personnes blanches ? »

En France, le  » syndrome méditerranéen  » est un terme désignant le préjugé raciste, consistant pour les soignants à considérer que les personnes de souche nord-africaine, afrodescendantes, ou bien d’autres personnes d’origine étrangère exagèrent leurs symptômes et leurs douleurs, ce qui entraine une défaillance de la prise en charge médicale de ces populations.

Ce préjugé peut avoir des conséquences tragiques.

Il existe aussi, paradoxalement, une croyance d’après laquelle les personnes noires supportaient mieux la douleur que les personnes blanches. Cette idée préconçue a existé aussi en Amérique du nord.