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Dans un atelier organisé par la CNDH-RDC et l’IPAS : un appel à la paix lancé par des femmes pour maîtriser le Protocole de Maputo

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Dans un atelier organisé par la CNDH-RDC et l’IPAS : un appel à la paix lancé par des femmes pour maîtriser le Protocole de Maputo

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Par LKT

Un appel à la paix a été lancé par des femmes, pour la maîtrise du Protocole de Maputo. C’était au cours d’un atelier organisé le mardi 25 juin à l’Hôtel Sultani, à Kinshasa, par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), avec l’appui de l’organisation Internationale IPAS. C’est en marge de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit. Un accent a été mis l’application du Protocole de Maputo.  » C’est ainsi que les femmes notamment de l’Est ont fait un appel à la paix pour mieux maîtriser ce meilleur instrument de défense des droits des femmes et filles « , a relevé Me Gisèle Kapinga Ntumba, coordinatrice de la sous-commission permanente des droits de la femme et de l’enfant de la CNDH-RDC.

La commissaire nationale Gisèle Kapinga a relayé, à cet effet, la plus préoccupation notamment des femmes de l’Est de la RD Congo qui ont pris part à l’atelier avec pour thème :  » Problématique de l’application du Protocole de Maputo en RDC : Réflexion à la lumière de la situation des femmes et des filles déplacées de guerre dans l’Est du pays ».  » La situation des femmes et des filles est très préoccupante dans les camps des déplacés, notamment dans l’Est du pays. Celle-ci nécessite que l’État congolais y apporte rapidement des solutions « , a-t-elle martelé. Elle est revenue, à cette occasion, sur les différentes missions d’enquête et de monitoring réalisées dans quelques provinces du pays notamment dans l’Est afin de formuler des propositions au gouvernement congolais pour l’amélioration de la situation de ces déplacés.  » Des enfants de 11 ans se livrent à la prostitution pour survivre et prennent soin de ses petits frères et sœurs devenus orphelins après la mort des parents qui ont été victimes des exactions des hommes appartenant à des groupes armés dans l’Est », a donné l’exemple parmi tant d’autres la commissaire nationale de la CNDH-RDC.

Protocole de Maputo

Le président de la CNDH-RDC, Paul Nsapu Mukulu, qui a ouvert les travaux a déclaré, pour sa part, que  » Des efforts de plaidoyer continuent d’être menés par des organisations locales et internationales pour harmoniser les lois nationales avec les dispositions du Protocole de Maputo et améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les femmes en RDC « .  » La CNDH-RDC continuera à mener des actions de plaidoyers sans cesse pour l’effectivité de la mise en œuvre du Protocole de Maputo et compte sur l’accompagnement de tous les partenaires tant de la société civile que des organisations internationales « , a encore soutenu Paul Nsapu.

L’homme est, lui aussi, revenu sur la situation des femmes dans les camps des déplacés dans l’Est du pays qui, a-t-il souligné, demeure dramatique.  » Souvent seules pour subvenir aux besoins de leurs familles, elles n’ont d’autre choix que de quitter le camp pour chercher du bois et de la nourriture, exposant ainsi à des risques de violences notamment sexuelles « , s’est-il inquiété. Il a également relevé que ces femmes tombent souvent enceinte, avec des grossesses non désirées.

Pour le délégué de l’IPAS, qui est une organisation mondiale œuvrant dans le domaine de la santé et des droits axés sur l’amplification, la défense et la promotion de l’accès à l’avortement et à la contraception sans risque, le retour à la paix dans l’Est du pays est une priorité pour permettre notamment la vulgarisation du Protocole de Maputo.  » Ce dernier instrument offre un cadre légal pour protéger les droits des femmes et des filles « , a soutenu Lemien Sakalunga, chargé des politiques et plaidoyers de l’IPAS. Il a relevé, lui aussi, les atrocités imaginables dont subissent les femmes dans l’Est du pays.  » Il s’agit des viols, mutilations, réduction à l’état de l’esclavage notamment sexuel « , a-t-il cité. Et d’ajouter, en outre, que  » les femmes portent face à cette situation des cicatrices physiques et psychologiques de ces violences pour le restant de leurs vies « .

Le représentant du ministère du Genre, Famille et Enfant, le coordonnateur Jean-Alphonse Tshika Luaba, a relevé, de son côté, que la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies, a pour but de sensibiliser l’opinion à la nécessité de mettre fin à la violence sexuelle liée aux conflits et exhorter la communauté internationale à se montrer solidaire aux survivants des violences sexuelles dans le monde.