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Kinshasa : maraîchères et étudiants outillés sur l’utilisation de pesticides chimiques

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Kinshasa : maraîchères et étudiants outillés sur l’utilisation de pesticides chimiques

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Par Thony Kambila

C’est à l’occasion d’une conférence sur les questions de risque d’utilisation de pesticides chimiques dans la pratique de l’horticulture en République Démocratique du Congo que des maraîchères de différents sites périurbains et des étudiants de la faculté des sciences agronomiques de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) ont été outillés.

À cette occasion, M. Patrick Lusala, coordonnateur du programme santé et environnement de l’ONG  » Médecins du monde « , a indiqué que leur objectif est d’outiller les maraîchères et les étudiants de Kinshasa sur les questions de risque d’utilisation des pesticides chimiques dans la pratique de l’horticulture en RD Congo, en vue de les aider à mettre en place un club pour protéger l’environnement. L’homme s’est exprimé ainsi dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée le 5 juin de chaque année. Cette conférence a eu pour thème :  » Impact d’utilisation des pesticides chimiques sur l’environnement : cas pratique des maraîchères de Kinshasa « , a-t-il ajouté.

M. Lusala a fait savoir que la performance de la production agricole repose essentiellement sur l’apport en matières organiques, car cet apport est d’autant plus important que les sols très sablonneux de Kinshasa ont naturellement une faible teneur en argile et humus, ce qui se traduit par une faible capacité de rétention des éléments nutritifs.  » On relève aussi le coût élevé des intrants, notamment les engrais, les semences et les pesticides. En général, les consommateurs demandent des légumes propres, sans tâches ni perforations visibles causées par des agents pathogènes « , a souligné Patrick Lusala.

Il a, à cet effet, indiqué que les maraîchères utilisent, à 94%, toutes sortes de produits phytosanitaires qui sont interdits, périmés ou mal stockés, homologués ou non, ou encore fournis en ventes frauduleuses par des commerçants ambulants, qui s’approvisionnement auprès de trafiquants transfrontaliers. M. Lusala a déploré que vendeuses de pesticides et utilisateurs ne soient pas formés à l’application correcte de ces produits, ni aux mesures de protection nécessaires lors de leur utilisation.

Les trois axes d’intervention de cette conférence

Par ailleurs, le coordonnateur du programme santé et environnement a expliqué les trois axes suivants:  » Informer les utilisateurs sur les risques liés à l’utilisation des pesticides pour eux-mêmes et pour les consommateurs de leurs produits et l’environnement ; encourager les mobilisations des parties prenantes, afin de faire évoluer la législation et la politique publique sur l’importation et l’utilisation des pesticides ; inciter les maraîchères à faire une utilisation raisonnée des pesticides et passer progressivement à l’agro écologie et améliorer l’accès à des services de santé à proximité des sites des maraîchères et la formation du personnel de santé.

Patrick Lusala a fait savoir que cette journée est consacrée à la question environnementale au niveau mondial.  » Il a été décidé de parler de la désertification des terres et du risque dans le monde. Personne n’est à l’abri, nous devons nous mobiliser pour barrer la route aux pesticides « , a soutenu l’intervenant.

 » Aujourd’hui, il y a un problème à nos frontières. Les produits qui arrivent ne sont pas contrôlés et la population est exposée du danger « , a-t-il expliqué, avant d’inviter la population à la vigilance pour protéger et sécuriser son environnement.  » Notre souci est de voir la population s’informer et se former pour lutter contre les pesticides chimiques « , a conclu le coordonnateur Lusala.

Philippe Butshayi, président des étudiants à la faculté des sciences agronomiques et environnement à l’UNIKIN, a salué cette initiative louable d’organiser cette activité visant à sécuriser et à protéger l’environnement contre les produits toxiques. Cette conférence a été organisée par Caritas Kinshasa et financée par Médecins du monde. Elle a ciblé les maraîchères de N’djili Brasserie, Masina rail et Tshuenge, ainsi que les étudiants de Kinshasa.