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Service national : des jeunes recrutés parmi les gangs les plus dangereux de Kinshasa rejoignent Kanyama Kasese

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Service national : des jeunes recrutés parmi les gangs les plus dangereux de Kinshasa rejoignent Kanyama Kasese

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Par LM

Des jeunes recrutés parmi les gangs les plus dangereux de la ville de Kinshasa ont pris, mercredi 29 mai 2024, la direction de l’aéroport international de N’djili pour rejoindre Kanyama Kasese. Dans leur passage, ils ont été ovationnés tout le long du trajet qui mène à l’aéroport. Motivés, ils sont surexcités à l’idée de quitter Kinshasa par avion, via l’aéroport international de N’djili. Une grande première pour certains d’entre eux.

Ils ne vont pas à Guantanamo, ni à la prison de Kassapa, encore moins à la prison militaire de Ndolo d’où ressortent d’ailleurs certains d’entre eux.
Après une brève escale à l’aéroport de Bipemba de Mbujimayi, ils seront escortés pendant six heures jusqu’à Kaniama Kasese. Les nouveaux locataires du centre d’instruction et de formation Félix-Antoine Tshisekedi de Kasese rejoignent une autre vague d’environ 1 000 personnes qui les ont précédés.

Eux tous auront des formations basiques. D’abord sur la nouvelle citoyenneté et l’agriculture. Ensuite, selon les aptitudes de chacun, ils vont devoir se spécialiser, qui dans la maçonnerie, qui dans la menuiserie, l’électricité ou encore l’élevage ou la mécanique auto. Une formation financée par l’état congolais qui prendra plus d’une année, et qui sera sanctionnée par un brevet.

Ensuite, les nouveaux citoyens remodelés, recyclés, seront réinsérés dans la société, mécanisés puis payés, déployés ici ou ailleurs pour être utiles à la société. Une initiative salutaire car ces jeunes sont recrutés parmi les gangs les plus dangereux de la ville de Kinshasa. Des délinquants les plus redoutables, ils ont semé terreur et désolation dans la société.

«C’est pour moi une délivrance. Je ne peux plus continuer à gagner ma vie en causant du tort aux autres. Je ne peux plus continuer à nourrir mes enfants en usant de la machette pour tuer ou blesser. Dieu a eu pitié de moi. Désormais, je gagnerai ma vie à la sueur de mon front. Je dois élever mes enfants par le travail. Je demande aux amis qui continuent dans le banditisme de me rejoindre», a réagi le «général Bob Kifwa», chef de gang opérant à la place Victoire, dans la commune de Kalamu.

«J’ai 24 ans, je suis encore très jeune. Il est temps pour moi d’abandonner le banditisme et d’apprendre le métier», a renchéri un autre délinquant.
«Je demande à ma mère de ne pas se soucier de moi. Je pars pour apprendre le métier et je reviendrai à la maison», a clôturé un autre. Comme leurs prédécesseurs, ils deviendront eux aussi des responsables des familles, des bâtisseurs, utiles à la société. Certains participent aux travaux de réfection et de modernisation de la maternité de Kintambo. D’autres forment des bancs dont le premier lot a été livré au Complexe scolaire Mokengeli de Lemba et à l’Université de Kinshasa. D’autres encore, à la construction des écoles et d’autres œuvres d’utilité publique.

Plusieurs autres également ont déployés à l’intérieur du pays, au Katanga, au Kasaï, pour participer à la reconstruction de la République démocratique du Congo.

Mention spéciale au général-major Jean-Pierre Kasongo Kabwik qui exécute avec dextérité cette mission lui confiée par le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.