Type de recherche

Un professeur juge «raisonnable» les 12% du budget alloué à l’agriculture

ECONOMIE La Tempête des Tropiques SOCIETE

Un professeur juge «raisonnable» les 12% du budget alloué à l’agriculture

Partager


Par LM

La RDC alloue 12 % de son budget national à l’agriculture devenue, depuis 2023, un axe prioritaire. Pour le professeur Jonathan Ilunga Muledi, de la Faculté de l’agronomie à l’université de Lubumbashi, c’est un budget raisonnable qui pourra résoudre beaucoup de problèmes. En effet, pour l’exercice 2024, l’agriculture fait partie des secteurs prioritaires selon la loi des Finances. Ce secteur se situe en quatrième position après l’éducation et la sécurité. Ces quatre secteurs se taillent la part du lion dans le budget.

À eux seuls, ils prennent plus de 48 % du budget national, soit 23 468,8 milliards de FC ou plus de 9 milliards de dollars. Car le budget général est à hauteur de 40.463,6 milliards de FC ou 16 milliards de dollars. Il faut dire que 4 855,6 milliards ou 1,940 milliard de dollars seront consacrés à l’agriculture. Ce qui constitue une avancée significative par rapport à 2021, 2022 ou 2023. En 2022, par exemple, le budget alloué à l’agriculture était de 3,52 % et celui de la pêche de 0,84 %. Tandis qu’en 2023, celui-ci était de 10,7 % du budget national général. Entre 2022 et 2024, il a connu un bon de 8 %.

Un budget jamais atteint

Pour le professeur Jonathan Muledi, depuis quelques années, le pays n’a jamais budgétisé le secteur agricole à cette hauteur. « Si nous faisons une petite simulation en divisant ce montant en 26 provinces, il est probable que dans une province, 75 millions soient consacrés à l’agriculture. Même si l’on sait, certaines provinces auront plus ou moins compte tenu de la densité de la population », explique-t-il. « Le problème se situera au niveau des décaissements et des affectations », alerte-t-il. Car, il faut le dire, avec ce budget, le pays peut résoudre son déficit en céréales, par exemple.

Parce que le pays a un déficit en céréales énorme. Dans une des études réalisées en 2018 et publiées par le site ReliefWeb, le déficit alimentaire du pays serait d’environ 6,9 millions de tonnes, soit -22 % des besoins alimentaires nationaux. Le pays est largement déficitaire en céréales (-10,7 millions de tonnes, soit 83 %). Avec ces plus d’un milliard de dollars de budget alloué à l’agriculture, le pays peut, tant soit peu, résorber le déficit céréalier.