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Guerre au Nord-Kivu: risque d’escalade avec l’implication de 6 armées régulières

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Guerre au Nord-Kivu: risque d’escalade avec l’implication de 6 armées régulières

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Par N.T.

La guerre qui se déroule actuellement dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), connaît l’implication de 6 armées régulières et s’internationalise avec le risque de plus en plus évident d’escalade et d’aggravation du conflit. D’un côté, il y a l’Armée régulière du Rwanda, pays instigateur de ce conflit armé, qui agit sous couvert du M23, une rébellion que le régime de Paul Kagame a fabriquée pour déstabiliser son grand voisin (RDC) et continuer ainsi sa main basse sur les minerais stratégiques de l’Est du Congo qui a commencé lors de la guerre de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) en 1996-1997.

De l’autre côté, il y a les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par leurs nouveaux alliés que sont les Armées de l’Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie venues dans le cadre de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) et l’Armée du Burundi qui intervient à la suite d’un accord bilatéral de défense avec la RDC.

Cette nouvelle coalition militaire autour du Président Félix-Antoine Tshisekedi pourrait bouleverser le rapport des forces sur le terrain. Les FARDC, très infiltrées par l’ennemi (l’élite politico-militaire Hima-Tutsi) depuis la guerre de l’AFDL (1996-1997), était jusque-là sur la défensive face à une Armée rwandaise très bien équipée par les puissances occidentales.

Armes et des équipements ultramodernes

La montée en puissance des FARDC est en train de s’opérer en silence avec la formation des militaires et l’acquisition des armes et des équipements ultramodernes venus notamment de la Chine et de la Turquie. Face à la force de frappe des FARDC, l’Armée rwandaise s’est vue obligée de déployer dans le territoire de Rutshuru des missiles sol-air pour se protéger contre des tirs de drones, selon un rapport de la MONUSCO qui a pris des images.
La bataille pour le contrôle de la localité de Sake (27 km au sud-ouest de Goma) depuis début février 2024 est en train de marquer un tournant dans cette guerre. Les FARDC, qui étaient jusque-là sur la défensive, ont mené des offensives qui ont repoussé l’ennemi au-delà des collines qui surplombent Sake. Ayant constaté que Sake est un verrou stratégique difficile à franchir, l’Armée rwandaise a ouvert depuis mardi un nouveau front dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru, où se déroulent des violents combats.

Les chefs d’état-major de 5 Armées coalisées contre Paul Kagame s’étaient réunis il y a quelques jours à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, pour peaufiner les stratégies permettant de déloger le Rwanda des territoires congolais qu’il occupe depuis la résurgence à la fin de 2021 de la rébellion du M23 que Kinshasa qualifie de groupe terroriste.

Les jours, les semaines et les mois qui viennent vont certainement être déterminants. Les Etats-Unis d’Amérique qui sont à la fois des alliés du Rwanda et de la RDC essayent de s’activer pour qu’une solution diplomatique soit trouvée.