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Encore une alerte de l’ONU : la bataille pour le contrôle de Sake aggrave la crise humanitaire au Nord-Kivu

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Encore une alerte de l’ONU : la bataille pour le contrôle de Sake aggrave la crise humanitaire au Nord-Kivu

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Par N.T.

La localité de Sake, à 27 Km au Sud-ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), est depuis quelques semaines l’épicentre de la guerre qui oppose l’armée rwandaise, sous couvert de la rébellion du M23, aux Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par leurs alliés. Sake est toujours sous contrôle des FARDC qui en ont fait une forteresse, mais l’armée rwandaise et le M23 tiennent à s’en emparer coûte que coûte car cette localité est considérée comme le dernier verrou vers Goma.

La capitale provinciale du Nord-Kivu, ville de plus de 2 millions d’habitants, est déjà asphyxiée car les principales routes pour son approvisionnement ont été coupées par la coalition armée rwandaise-M23.

Des agences de l’ONU ont alerté vendredi que l’Est de la RDC s’enfonce dans une crise humanitaire plus alarmante. Elles ont demandé une action pour protéger les enfants et un accès humanitaire sans entrave.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), près de 215.000 personnes supplémentaires ont rejoint le demi-million de personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma. Dans ce lot, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés précise que, depuis la reprise des combats autour de Sake le 7 février, 144.000 personnes ont été contraintes de fuir la périphérie de Goma.

Bombardements aveugles

Séparément, des dizaines de milliers d’autres personnes se sont déplacées vers Minova, dans la province du Sud-Kivu. Elles ont fui les bombardements aveugles qui ont touché les sites de déplacés et d’autres zones civiles au cours des dernières semaines, et qui ont causé la mort de plus de 20 civils et en ont blessé plus de 60.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la RDC est devenue l’une des plus importantes crises de déplacement interne du continent. Rien que l’année dernière, l’OIM estime que 1,6 million de personnes ont été déplacées. Les dernières hostilités dans l’est de la RDC ont ainsi déclenché un énorme mouvement de populations vers des camps de déplacés déjà surpeuplés.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (Pam), des routes terrestres cruciales pour faciliter la livraison de nourriture et d’autres fournitures ont été coupées, provoquant des pénuries et des hausses de prix sur les marchés locaux de Goma. La situation pèse encore plus sur les familles qui luttent pour mettre de la nourriture sur leur table.

Les priorités urgentes suite à cet afflux récent de personnes comprennent le déploiement de cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux d’urgence et des services de nutrition dans et autour des camps. Ces fonds permettront de prévenir le choléra, la distribution d’articles non alimentaires, la prise en charge des enfants non accompagnés, et la fourniture de services pour prévenir et répondre aux cas de violence basée sur le genre.

Mais face à cette dernière escalade de violence, l’Unicef et le Pam appellent à une action immédiate pour protéger les enfants et les familles pris dans cette escalade de la violence dans l’est du pays où un nombre croissant de personnes, y compris des enfants, ont été blessées ou tuées près des camps de fortune. Les deux agences appellent toutes les parties au conflit à donner la priorité à la protection des civils et à permettre aux agences humanitaires de faire leur travail.