Suite aux récentes attaques armées subies par la province Ituri : les autorités appelées à renforcer la protection des civils à Mambasa
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Par GKM
Une série d’attaques armées a fait 56 morts en trois semaines dans le territoire de Mambasa, en province de l’Ituri. Pour preuve, le 15 décembre, des hommes armés ont attaqué le village de Masange dans la zone de santé de Mandima, tuant 11 civils, selon la société civile. Plusieurs maisons ont également été détruites et des biens pillés. Cet incident fait suite à un autre signalé dans la même zone le 4 décembre, dont le bilan est de 9 civils tués et plusieurs autres enlevés.
Entre le 25 novembre et le 15 décembre, au moins 56 civils ont été tués dans des attaques armées contre les populations civiles à Mandima, selon des sources humanitaires. Ces attaques ont également poussé au moins 10 500 personnes à fuir vers des villages voisins et vers la province voisine du Nord-Kivu.
L’intensification de violences armées dans la zone de santé de Mandima risque de pousser certains partenaires de mise en œuvre du Fonds humanitaire à suspendre leurs interventions sur l’axe Mambasa – Biakato – Makeke, alerte l’Office des Nations Unies en charge des questions humanitaires. Face à cette situation, le Bureau de Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) intensifie et maintient le plaidoyer auprès des autorités provinciales, en vue du renforcement des mesures de protection des civils dans le territoire de Mambasa où vivent environ 102 000 personnes déplacées.
Flambée d’insécurité à Djugu,Irumu et Mahagi
OCHA signale aussi que dans les territoires de Djugu, Irumu et Mahagi entre le 3 et 13 décembre 2023, au moins 24 personnes retournées et déplacées ont été tuées dans plusieurs villages des zones de santé de Komanda (territoire d’Irumu), Linga (territoire de Djugu) et Angumu (territoire de Mahagi). Selon des sources locales et humanitaires, ces meurtres sont dus à la recrudescence des attaques de groupes armés contre des populations civiles. Ces attaques ont contraint environ 2 800 personnes au déplacement, dont plus de 2 100 habitants de Kwero de la zone de Angumu vers la localité de Gengere, dans la même zone. Les 750 personnes restantes proviennent des villages Ndjaya et Homani dans la zone de santé de Linga et ont trouvé refuge dans les villages voisins de Ndjakpa 3 et Bui 2. Pour OCHA, le renforcement des mesures de sécurité reste une priorité, pour protéger les civils et maintenir le flux de retour observé depuis le troisième trimestre dans certaines localités. L’agence onusienne craint que la persistance de l’insécurité puisse ralentir l’élan de retour des déplacés et réduire l’accès humanitaire dans ces zones.
Des humanitaires visés à Djugu
Le Bureau de Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies révèle que le 4 et le 13 décembre, des hommes armés ont intercepté un convoi humanitaire sur l’axe Bule – Drodro (zone de santé de Fataki), dépouillant les passagers de leurs biens. Cette route est considérée comme dangereuse par les acteurs humanitaires en raison des mouvements de groupes armés. Depuis le 21 novembre, au moins quatre braquages contre les travailleurs humanitaires y ont été signalés. La situation s’est aggravée avec la dégradation de la route à la suite de fortes pluies. Ce qui rallonge le temps des opérations humanitaires jusque tard dans la nuit et les expose à des attaques.
Les acteurs humanitaires soulignent la nécessité d’un accès humanitaire aux zones de déplacement dans le territoire de Djugu qui abritent actuellement plus de 686 000 personnes déplacées internes, selon OCHA.