Lutte contre les violences basées sur le genre à Beni : des élèves sensibilisés au bien-fondé de la campagne d’activisme par la MONUSCO
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Par GKM
Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG), la section Genre de la MONUSCO/Beni et la cellule Genre de la Police de la MONUSCO (UNPOL) ont organisé du 4 au 12 décembre, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, des séances de sensibilisation au profit des hommes et des femmes. L’accent a été mis sur la nécessité d’impliquer les hommes dans la lutte contre les discriminations envers les femmes.
Par ailleurs, 60 élèves, dont 30 filles du complexe scolaire » Jardin des Fleurs » ont été sensibilisés sur le bien-fondé de cette campagne des 16 jours, ainsi qu’à la masculinité positive pour une égalité de genre dès le jeune âge.
D’après la MONUSCO, la violence basée sur le genre (VBG) est un ensemble d’actes nuisibles dirigés contre un individu ou un groupe d’individus en raison de leursexe ou leur identité de genre. Cette notion prend racine dans l’inégalité entre les sexes, l’abus de pouvoir et les normes néfastes.
Selon les Nations Unies, cette expression est principalement utilisée pour souligner le fait que les déséquilibres de pouvoir, structurels et fondés sur le genre, placent les femmes et les filles dans une position qui les expose à un plus grand risque d’être l’objet de multiples formes de violence.
Et même si les femmes sont celles qui souffrent de manière disproportionnée de la violence basée sur le genre, comme le souligne le Fonds des Nations Unies pour la population, les hommes et les garçons ne sont pas épargnés en tant que victimes également. Chaque année, les Nations Unies organisent une campagne de lutte contre les violences sexuelles à l’occasion des 16 jours d’activisme contre ce fléau. Au Nord-Kivu, l’insécurité causée par les groupes armés n’est pas le seul facteur favorisant ces violences ; les coutumes et traditions le sont également. La MONUSCO et ses partenaires sensibilisent quotidiennement les communautés locales. De cette manière, les hommes prennent conscience de ce phénomène, bien que le combat reste difficile.
Il existe également, comme obstacles à cette lutte, le poids des coutumes et des traditions que certaines femmes et hommes perpétuent parfois, malgré eux, perturbant ainsi le fonctionnement de la société. Il arrive que les gardiens des coutumes utilisent leur statut pour imposer des violences psychologiques, voire physiques, aux membres placés sous leur responsabilité.
Typologie
Lorsqu’on parle de violence sexuelle basée sur le genre, on pense généralement au viol ou à la violence physique. Cependant, il s’observe plusieurs autres formes telles que la violence verbale (insultes, injures, cris….), la violence psychologique, la violence socio-économique, la violence domestique, les mariages forcés, la violence dans les relations intimes, le harcèlement sous toutes ses formes et le harcèlement sexuel.
En effet, ces conséquences peuvent avoir un impact grave sur la santé (sexuelle et reproductive) des victimes, en termes de grossesses forcées et non désirées, avortements clandestins, infections sexuellement transmissibles, dont le VIH/Sida, l’irritabilité, la colère, les difficultés pour s’endormir, cauchemars, réveils dans la nuit, changements dans les comportements alimentaires …. D’où la nécessité de sensibiliser tant les bourreaux que les victimes.
Bien que la violence basée sur le genre mette en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie de ses victimes, elle demeure néanmoins entourée d’une culture du silence. Les victimes craignent leurs bourreaux. Leurs familles s’accommodent avec les agresseurs et tout cela les pousse à se taire.
» Il faut en parler, il faut dénoncer toutes formes de violence dont vous êtes victimes « , avait déclaré Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, aux femmes du territoire de Lubero, lors de sa visite en juillet 2023.