Par N.T.

La société civile du territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a lancé une alerte samedi.

Selon Mambo Kawaya, président de la Société civile de Nyiragongo, qui s’est confié samedi aux médias de Goma, les cartes Sim du réseau de télécommunication MTN/Rwanda sont en train d’être imposées à la population congolaise établie dans les entités sous contrôle des terroristes du M23/RDF, notamment Kibumba et Buhumba, dans le territoire de Nyiragongo.  » Comme vous le savez, le réseau MTN est un réseau de télécommunication qui opère au Rwanda. Mais actuellement, les terroristes du M23 imposent à la population l’utilisation de cette Sim-carte à Kibumba et Buhumba « , a dit Mambo Kawaya.

Si un habitant de ces zones occupées par le Rwanda et ses supplétifs du M23 est surpris avec une carte Sim autre que celle de MTN/Rwanda, il est arrêté immédiatement. Cela constitue une infraction grave, surtout pour les jeunes, qui sont amenés à une destination inconnue, selon le président de la société civile de Nyiragongo

 » Il y a quelques jours, quelques jeunes de Kibumba ont été surpris avec des cartes Sim du réseau Airtel et ils ont été arrêtés. Ils sont introuvables car ils auraient été emportés au Rwanda « , a soutenu cet acteur de la société civile.

 » Tout porte à croire que ces terroristes du M23 vise à tout prix l’annexion de cette partie de la RDC au Rwanda, car les bornes frontières ne sont plus visibles dans cette zone. Ils ont déjà créé des marchés et instauré une administration.

Ils ont même déjà investi et installé des chefs de groupements. Ils sont en train de distribuer des champs aux inconnus.
Des vaches sorties du Rwanda viennent facilement brouter des herbes dans le parc national des Virunga « , a affirmé Mambo Kawaya.
Les localités de Kibumba et Buhumba, actuellement théâtre des affrontements entre les FARDC et les terroristes du M23 soutenus par l’Armée du Rwanda dans le territoire de Nyiragongo, se trouvent à une vingtaine de kilomètres de la ville de Goma dans l’Est de la RDC. Elles constituent ainsi un verrou stratégique donnant accès à la ville de Goma.

L’élite politico-militaire Tutsi, au pouvoir au Kigali depuis juillet 1994, n’a jamais caché son projet de récupérer une partie de l’Est de la RDC pour l’annexer au Rwanda qui a un espace trop petit. Pour atteindre cet objectif, les tenants du pouvoir au Rwanda ont toujours réclamé l’organisation d’une seconde conférence de Berlin pour revoir les frontières actuelles de l’Afrique.

La conférence de Berlin en Allemagne marqua l’organisation et la collaboration européenne pour le partage et la division de l’Afrique. Elle s’ouvrit le 15 novembre 1884 à Berlin et finit le 26 février 1885. La conférence de Berlin fut organisée par le chancelier allemand Bismarck afin d’établir les règles qui devaient présider à la colonisation de l’Afrique.