France : Roger Lumbala mis en accusation pour complicité de crimes contre l’humanité en RDC
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Par YHR
Un juge d’instruction français a rendu, le lundi 6 novembre, une ordonnance de mise en accusation à l’encontre de l’ancien chef de guerre et homme politique Roger Lumbala Tshitenga, » pour complicité de crimes contre l’humanité « . L’homme est accusé notamment de meurtres, pillages, actes de torture et autres actes inhumains, viols comme forme de torture et réduction en esclavage, commis en République démocratique du Congo entre 2002 et 2003. Il avait été interpellé et mis en examen depuis le 2 janvier 2021, pour » complicités de crimes contre l’humanité «
Un procès aux assises a ainsi été ordonné en France contre Lumbala, comme le rapportait hier mercredi 8 novembre l’Agence France Presse(AFP). L’ordonnance retient également l’entente en vue de commettre des crimes contre l’humanité contre Lumbala. » Cette mise en accusation est un pas vers la justice pour les survivantes d’atrocités de masse en RDC « , selon la Clooney Foundation for Justice (CFJ), Justice Plus, Minority Rights Group (MRG) et TRIAL International (TRIAL).
Roger Lumbala a été mis en examen par le Parquet national antiterroriste (France) le 4 janvier 2021, à l’issue d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2016 sous l’égide du pôle Crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre du Parquet national antiterroriste (PNAT) et diligentée par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre (OCLCH).
Il » lui était reproché des crimes commis entre juillet 2002 et janvier 2003 en RDC (Province Orientale), visant la population civile, auxquels il aurait participé en qualité de dirigeant du groupe armé Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N) dans le cadre de l’opération armée dite » effacer le tableau « .
Ces crimes ont pris place dans le contexte de la guerre civile ayant ensanglanté la RDC entre 1998 et 2003.
» Il s’agit de la première mise en examen prononcée dans le cadre d’une procédure judiciaire ouverte sur la base du rapport Mapping de l’organisation des Nations-Unies concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du Droit International humanitaire entre Mars 1993 et Juin 2003 sur le territoire de la République Démocratique du Congo « , avait prévenu le Parquet national antiterroriste.
Roger Lumbala Tshitenga est né le 13 avril 1958 à Mweka . Président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) en France dans les années 1990. Roger Lumbala, leader du Rassemblement Congolais pour la Démocratie – Nationale (RCD/N), participe à la campagne militaire » Effacer le tableau « , au cours de laquelle sont perpétrées de nombreuses atrocités contre des civils. En janvier 2003, son groupe rebelle est accusé de crimes de guerre, et notamment d’actes de cannibalisme.
En avril 2003, il devient ministre du Commerce extérieur dans le Gouvernement de transition après le dialogue inter-congolais, jusqu’en janvier 2005, lorsqu’il est déposé de ses fonctions à la suite d’un remaniement ministériel. Se présentant comme candidat à l’élection présidentielle congolaise de juillet 2006, il est élu député national de la circonscription de Miabi, élu aussi sénateur à la même législature. Il est le président du groupe parlementaire de l’opposition Ordre des Démocrates Républicains.
En 2007, président de la commission parlementaire de Kahemba sur le différend frontalier entre la RDC et l’Angola et en 2008, président de la commission parlementaire des députés séquestrés par des ressortissants libanais. En 2011, il crée la plateforme Soutien à Étienne Tshisekedi (SET) pour promouvoir la candidature d’Étienne Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Ses stations de télévision et de radio à Kinshasa comme dans la ville de Mbuji mayi ont été plastiquées par le régime en place. Sa résidence privée de la ville de Mbuji Mayi a été le théâtre des affrontements à l’arme de guerre. Lumbala subit les affres du régime Kabila.
Il s’est réfugié à l’ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura ,au Burundi, après avoir été interpellé puis interrogé par les services secrets burundais, Lumbala est accusé de haute trahison par le régime ,pour avoir travaillé avec les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) et d’extradition irrégulière parce que le pouvoir de Kinshasa avait dépêché un jet privé pour récupérer monsieur Lumbala clandestinement.
Le 1ᵉʳ janvier 2013, le site officiel du M23 annonce la présence de Roger Lumbala à Bunagana comme invité aux pourparlers de Kampala entre le M23 et le gouvernement de Kinshasa. Il est nommé chef de la délégation adjoint aux négociations. Lumbala s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle prochaine de 2016 au cas où Étienne Tshisekedi ne serait pas candidat selon ses propos.