Par N.T.

Les experts internationaux qui ont pris part à la réunion d’évaluation externe conjointe de la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI-2005) en RDC et d’évaluation des performances de services vétérinaires, tenue du lundi 23 au vendredi 27 octobre 2023 à Kinshasa, ont salué l’expérience acquise par ce pays dans la gestion des épidémies et des pandémies.

Les travaux ont permis de poser un vrai diagnostic qui a abouti à plusieurs recommandations dont l’une des principales est le renforcement de la surveillance des maladies à l’interface homme-animal-environnement. Les participants à la réunion de Kinshasa ont aussi recommandé l’optimisation des textes réglementaires clarifiant les rôles et les responsabilités de chaque partie prenante, l’accélération de la mise en place des instruments juridiques conformément au Règlement sanitaire international et l’amélioration de la dotation des ressources financières pour la gestion des urgences de santé publique.

Cette réunion a connu la participation de 15 experts internationaux et de 65 experts nationaux issus de différents secteurs et des organisations partenaires. Le chef d’équipe des experts internationaux, le Dr Freddy Banza Mutoka, a déclaré que ces experts saluent l’expérience de la RDC dans la gestion des épidémies et des pandémies.

La mission d’évaluation a apprécié la mise en place de la plateforme  » Une santé », mais aussi la nomination du point focal Règlement sanitaire international (RSI-2005). Pour le Dr Freddy Banza, malgré ces avancées, il reste encore beaucoup à faire.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC, le Dr Boureima Hama Sambo a déclaré : « l’OMS reste déterminée à travailler avec ses partenaires et le gouvernement de la République démocratique du Congo, au renforcement de l’architecture nationale de santé, à construire un système de santé plus résilient, équitable, durable et inclusif pour parvenir à une couverture sanitaire universelle, à mettre en œuvre l’approche une santé humaine, animale et environnementale et à améliorer la préparation aux pandémies et à renforcer le système existant de surveillance des maladies infectieuses. »

La réunion de Kinshasa a aussi débouché sur l’élaboration d’un plan d’action national de sécurité sanitaire 2024-2028 qui, selon le secrétaire général à la Santé, le Dr Sylvain Yuma Ramazani, permettra à la RDC de réajuster les tirs dans la mise en œuvre du RSI -2005 pour les cinq prochaines années.
 » Nous attendons effectivement, à la sortie de cet exercice, l’élaboration d’un plan d’action national de sécurité sanitaire robuste, qui s’appuie sur les vraies priorités nationales, qui pourra nous permettre, non seulement d’absorber les ressources qui sont en cours aujourd’hui, mais aussi de mobiliser des ressources additionnelles « , a-t-il déclaré.

Pour le professeur Nadège Ngombe Kabamba, coordinatrice de la commission de coordination  » One health  » (Une santé), l’approche  » Une santé  » reste la clé de voûte pour l’atteinte des objectifs. C’est une approche qui place la multisectorialité au cœur de la réponse et de la préparation face à l’émergence des maladies à l’interface homme – animal – environnement.  » Pour la mise en œuvre des activités du Règlement sanitaire international, il est exigé l’application de la multisectorialité qui est, au fait, le fondement même de l’approche  » Une santé « .

Les gens doivent collaborer ensemble, mutualiser les efforts pour que nous puissions réellement avoir une République démocratique du Congo sûre, et qui met tout le monde à l’aise par rapport aux événements complexes de santé « , a-t-elle soutenu.