Justice : Mwangachuchu condamné à mort pour trahison, son co-accusé acquitté
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Par LM
La haute cour militaire siégeant dans l’affaire opposant l’auditeur général à l’honorable Édouard Mwangachuchu Izi et son con-prévenu, le commissaire principal Robert Mushamalirwa, a rendu public ce vendredi 6 octobre son arrêt, cinq mois après le début de cette affaire devant cette juridiction militaire. Le député Édouard Mwangachuchu, le principal accusé, est condamné à la perpétuité pour trahison, 20 ans de prison pour détention illégale d’armes de guerre et de munitions, ainsi qu’à la peine capitale pour participation à un mouvement insurrectionnel. A titre de dommages et intérêts, il doit payer 100 millions $US payables en franc congolais.
La Haute Cour se dit cependant incompétente d’ordonner sa déchéance en tant que député. Le concerné n’a pu assister au prononcé de son jugement pour des raisons de santé. Son co-accusé, le commissaire principal Robert Mushamalirwa, a, quant à lui, été acquitté de l’unique charge mise à sa cause, à savoir violation de consignes. La Haute Cour Militaire a ordonné sa libération. Les poursuites contre l’élu de Masisi ont été déclenchées à la suite des découvertes d’armes de guerre dans sa résidence à Kinshasa, de même que dans les locaux de sa société SMB à Masisi, au Nord-Kivu, au mois de mars dernier. « Nous irons en cassation contre cette décision » (avocat)
Pour son avocat, Me Thomas Gamakolo, son client a été condamné non à cause des faits qui lui sont reprochés, mais de son appartenance à l’ethnie Tutsi. Ce dernier promet d’aller en cassation contre ledit arrêt.
« On a répété plusieurs fois Tutsi, et cela a motivé, comme je l’avais dit lors d’une conférence de presse, que nous sommes dans un procès fondé sur la haine ethnique et nous ne pouvons pas accepter cela. Nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons nous pourvoir en cassation contre cette décision afin qu’au niveau plus élevé, on puisse prendre en compte des considérations purement d’ordre juridique. Nous avons suivi un arrêt truffé de supputations, suppositions, conjonctures, déductions intellectuelles. Il y a des doutes et cela profite à l’accusation, alors qu’on a jamais pu établir que notre client a des liens avec le Rwanda et le M23 », a-t-il réagi.